En MosellePrudentia Capital prend le contrôle du zoo d'Amnéville
AMNÉVILLE - Le tribunal de Metz a rendu sa décision: le fonds Prudentia Capital passe aux commandes du zoo mosellan, avec un effacement de dette estimé à 42 millions d'euros.

Criblé de dettes et attaqué par 120 personnes aux prud'hommes, le zoo a fait l'objet d'une large enquête.
La chambre commerciale du TGI de Metz a autorisé vendredi le fonds d'investissement Prudentia Capital à prendre le contrôle du zoo d'Amnéville, l'un des plus grands de France, lourdement endetté, a annoncé Prudentia. Le tribunal «a accepté la demande de modification du plan de redressement déposée par le Parc Zoologique d'Amnéville», se sont réjouis les responsables du fonds spécialisé dans la recapitalisation, dans un communiqué.
Le vaste parc, qui regroupe près de 2.000 animaux mais est plombé par une dette de plus de 50 millions d'euros, devient ainsi propriété de Prudentia à hauteur de 80%, tandis que le fondateur du zoo et son associé conservent quelque 20% des parts, a précisé à l'AFP Dominik Zwerger, associé fondateur de Prudentia. Selon Le Républicain Lorrain, le plan d'apurement de la dette validé par le tribunal prévoit la reprise de seulement un quart des créances de l'établissement, à hauteur de 10 millions d'euros.
Dysfonctionnements internes
Sans confirmer les montants, M. Zwerger a indiqué que les banques avaient accepté «des efforts significatifs afin de permettre une sortie par le haut» et d'éviter une liquidation du parc. Cette reprise s'accompagne d'un changement de statut du zoo créé en 1986, qui avait jusqu'à présent la forme d'une Scop (une société coopérative dont les salariés sont les associés majoritaires) et devient une SAS. Un arrêté publié au Journal Officiel le 17 décembre l'autorisait à sortir du statut coopératif.
«C'est le deuxième zoo de France, on pense que le modèle de Scop est arrivé à ses limites et qu'il faut une gestion absolument professionnelle du dossier», avait expliqué mi-décembre à l'AFP Roland Germain, président de Prudentia. «Aujourd'hui le zoo gagne toujours de l'argent. Mais il ne gagnait pas assez d'argent pour endiguer sa dette», avait-il ajouté, soulignant qu'il attirait «historiquement» environ 500 000 visiteurs par an.
Prudentia, qui s'engage à conserver la centaine de salariés du zoo, prévoit d'investir environ 1,5 million d'euros par an, en commençant par relancer une «communication positive» autour du zoo et moderniser les caisses. Côté animaux, un projet de «vivarium venimeux» est à l'étude. Pour rappel, l'établissement a vu son image écorchée en décembre dernier suite à une enquête à charge de francebleu. La radio française a ainsi révélé au grand jour de graves dysfonctionnements internes, entre fichages de salariés, vidanges dans la nature ou animaux enterrés.
(sl/L'essentiel/AFP)