Education au Luxembourg: Quand les enfants apprennent à réagir sans violence à l'école

«Des disputes, bagarres, insultes, il y en a presque tous les jours entre les élèves, surtout lors des récréations», relate Kim Veneziano, professeur en cycle 3.2 à l'école du Brill à Esch. Avec sa classe, elle participe au programme «Stay cool at School» dispensé par Claude Weisgerber, formateur anti-violence et désescalade de la Direction de l'Enseignement fondamental Esch.

Une matinée par semaine durant six semaines, ils apprennent par des petits jeux, des ateliers, à reconnaître les différentes formes de violence et comment réagir. «Le but est de montrer aux élèves et aux enseignants qu'il y a d'autres solutions que de s'énerver, de s'insulter. Nous les faisons travailler les uns avec les autres. Nous voulons aussi leur faire prendre conscience qu'il faut parler s'ils sont témoins ou victimes d'un problème», explique-t-il.

«C'est un peu inquiétant de savoir que les enfants sont confrontés à de plus en plus de violence, que ce soit entre eux, à la maison, ce qu'ils voient à la télévision ou sur Internet. À l'école, même chez les petits de cycle 2 (NDLR: âgés de 6 et 7 ans ), il y en a qui sont très violents, qui tapent même des grands», ajoute l'enseignante.

Les séances de «Coolness Training» sont proposées dans les classes de cycle 3.2 de toutes les écoles d'Esch-sur-Alzette depuis deux ans. «Elles devraient avoir lieu dans chaque cycle tous les ans. Ça ne suffit pas que ce soit fait dans une seule classe, estime l'institutrice. Si tous les enfants sont sensibilisés, ils comprennent peut-être mieux les situations, ils arrivent mieux à les gérer, ils voient après les conséquences».

En cycle 3.2, les enfants ont 9 ans et «ont conscience de ce qui est bien, ce qui ne l'est pas. Ils peuvent juger si des paroles ou gestes sont déplacés», complète Yves Ciaffone, directeur de la Direction de l'Enseignement fondamental Esch.

Et l'engouement de la part des professeurs est là, «puisque le planning est complet jusqu'en juillet. J'interviens dans 25 à 27 classes par année», conclut Claude Weisgerber.