La Droite en FranceQuarante ans de guerres internes en vidéos
À l'image de la «guerre» des deux UMP Copé-Fillon, la droite française, notamment RPR et UDF, a été à plusieurs reprises déchirée par de sérieux conflits internes.

- Jacques Chaban-Delmas contre Jacques Chirac: Deux jours seulement après la mort de Georges Pompidou, en 1974, le maire de Bordeaux annonce sa candidature. Jacques Chirac, ministre de l'Intérieur, ne croit pas en ses chances de victoire. L'ancien Premier ministre gaulliste voit se dresser contre lui le ministre des Finances Valéry Giscard d'Estaing. Dans cette primaire, M. Chirac fait un choix risqué en faveur de VGE. Il lance «l'appel des 43», opération de défection de parlementaires gaullistes visant à imposer les pompidoliens comme partenaires privilégiés du futur président Giscard d'Estaing. Après son élection, M. Chirac est d'ailleurs nommé Premier ministre. Le «Duc d'Aquitaine» gardera à son égard une grande amertume.
- Jacques Chirac contre Valéry Giscard d'Estaing: La période 1974-76, entre VGE président et Chirac Premier ministre, se déroule plutôt mal. M. Chirac claque la porte, affirmant ne pas disposer des moyens nécessaires «pour assurer efficacement ses fonctions». De nombreuses anecdotes ont circulé sur les rapports glacés entre les deux hommes, faits d'échanges à fleurets mouchetés et de gestes vexatoires. Plus tard, VGE en veut à Jacques Chirac de l'avoir «trahi» à la présidentielle de 1981, dégageant la voie de l'Elysée à François Mitterrand. VGE a raconté comment, soupçonneux, il avait appelé la permanence de Jacques Chirac, en posant un mouchoir sur le combiné. On lui avait répondu qu'il ne fallait pas voter Giscard, mais Mitterrand.
- Chirac contre Edouard Balladur: En 1993, la droite gagne les législatives. Matignon est promis à M. Chirac, président du RPR. Mais il garde un mauvais souvenir de sa cohabitation avec François Mitterrand (1986-88) et a en vue la présidentielle de 1995. Il laisse la place à M. Balladur, «un ami de 30 ans» avec qui il n'y aura jamais de «concurrence», dit-il. Mais, en janvier 1995, M. Balladur, conforté par les sondages, se porte candidat. Dès lors, la «guerre» est déclarée. M. Balladur rallie la quasi-majorité de l'UDF et de ses ministres RPR. M. Chirac s'assure le contrôle de la machine RPR. Les sondages restent favorables au premier et Nicolas Sarkozy appelle M. Chirac à se retirer. Celui-ci ne plie pas et, peu à peu, renverse la situation en sa faveur. Au premier tour, il devance M. Balladur de plus de 2 points. Les relations entre les deux hommes, mais aussi entre chiraquiens et balladuriens, mettront des années à redevenir normales.
- Dominique de Villepin contre Nicolas Sarkozy: Ennemi juré de Nicolas Sarkozy, qu'il surnomme «le nain», Dominique de Villepin, alors Premier ministre, rêve de lui barrer la route de l'Elysée, mais la crise du CPE (Contrat première embauche) en 2006 l'affaiblit terriblement. Puis l'affaire Clearstream, où le clan Sarkozy l'accuse d'avoir voulu détruire son héros, l'abîme politiquement. On prête à M. Sarkozy d'avoir «promis de pendre à un croc de boucher» son rival. La victoire de Sarkozy à la présidentielle en 2007 ne met en rien un terme à leur affrontement. Après sa relaxe en première instance du procès Clearstream, confirmée définitivement en septembre 2011, M. de Villepin reprend son combat, décidé à avoir sa revanche en 2012. A la présidentielle, il n'est politiquement pas en mesure de se présenter et se prononce contre M. Sarkozy.
(JV/L'essentiel Online avec AFP)