EuropeQui désire la taxation des transactions?
LUXEMBOURG
- Mardi, la taxe sur les transactions financières a été discutée au sein de l'UE. Mais elle continue de diviser.

Le ministre des Finances luxembourgeois, Luc Frieden, se demande si, au final, ce n'est pas le client qui sera taxé.
L'idée d'une taxe sur les transactions financières, défendue par la France au G20, continue de se heurter au sein même de l'Union européenne (UE) à la ferme opposition de plusieurs pays. Elle pourrait finalement ne se concrétiser que dans la zone euro.
La Commission européenne a présenté récemment une proposition de taxe qui s'appliquerait à l'UE à partir de 2014 et pourrait rapporter jusqu'à 55 milliards d'euros par an. Les taux retenus sont de 0,1% sur les actions et les obligations et de 0,01% sur les autres produits financiers. Cette proposition a été discutée, hier, par les ministres des Finances de l'UE. Mais au sein des vingt-sept pays, comme au niveau mondial, les oppositions sont vives.
Le Royaume-Uni, qui craint pour l'avenir de sa place financière, n'en veut pas. Pas plus que la Suède, qui a tenté l'expérience en solo dans les années 90, mais sans succès. Cette taxe «est un moyen très efficace de réduire la croissance économique», a ironisé le ministre suédois des Finances, Anders Borg. Pour son homologue allemand Wolfgang Schäuble, «dire qu'on ne peut faire qu'une taxe à l'échelle mondiale est un argument pour ne rien faire».
Sans fermer la porte à cette taxe, le ministre luxembourgeois des Finances, Luc Frieden, dont le pays vit en grande partie des institutions financières, a avoué qu'il y attribuerait un «feu orange». «La question est de savoir qui paie. Au final, n'est-ce pas le client qui paie la taxe?», s'est-il interrogé, soulignant aussi qu'un tel projet imposerait «de nouvelles exigences pour les banques et des problèmes à court terme pour certains établissements».