Décharge de Mondercange – Radioactivité naturelle trouvée sous le crassier

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Décharge de MondercangeRadioactivité naturelle trouvée sous le crassier

MONDERCANGE – 11 000 m3 de scories possédant une émission naturelle sont enterrés sous la terre inerte à Mondercange, a confirmé la ministre de la Santé, ce mardi.

Mardi après-midi, Carole Dieschbourg (ministre de l’Environnement, Déi Gréng) et Lydia Mutsch (ministre de la Santé, LSAP) s’étaient donné rendez-vous à l’entrée du crassier de Mondercange, avec pour objectif de faire le point sur la situation après l’affaissement de terrain de jeudi dernier.

Une chose est sûre, plusieurs milliers de tonnes ont glissé lors de cet affaissement. L’enquête sur les origines de cette catastrophe se poursuit. Pour l’heure toutes les pistes sont suivies, y compris la piste criminelle. «Depuis l’accident, une surveillance permanente du site a été mise en œuvre», a expliqué, mardi, la ministre de l’Environnement. Selon Carole Dieschbourg, les contrôles de légalité sur les procédures effectuées de nouveau a posteriori ont montré que «le commodo était dans l’ordre et que les contrôles réguliers ont toujours été réalisés dans les formes».

11 000 m3 de scories enfouis depuis les années 90

Pour la ministre de l’Environnement, ce glissement de terrain doit être compris comme «un signal d’alarme». Des pourparlers sont en cours avec les communes de Sanem et de Strassen pour l’ouverture d’une nouvelle décharge pour déchets inertes au courant du mois de mai. La ministre de la Santé, Lydia Mutsch, s’est, quant à elle, consacrée à l’aspect santé publique. Et comme cela était redouté, le crassier de Mondercange abrite en son seing une fosse spécialement aménagée dans les années 90 pour y enfouir des scories, ces minéraux naturellement radioactifs qui permettent notamment de fabriquer des aciers spéciaux.

Pas moins de 11 000 m3 de ces scories ont été ensevelis dans cette fosse durant les années 90, après la faillite de la société CASA qui fabriquait justement ces métaux spéciaux. «Des contrôles et des mesures sont effectués régulièrement et même après l’affaissement de terrain, la radioactivité du site n’a pas augmenté», a expliqué la ministre qui s’est voulue rassurante. «En toute transparence, je voudrais vous dire qu’il existe deux scénarios très improbables mais auxquels nous préférons nous préparer», a-t-elle poursuivi.

Bien que les scories se trouvent encore sous terre, «deux à trois mètres et jusqu’à dix mètres selon les endroits», les scories pourraient réapparaître à la surface. Des poussières radioactives pourraient alors être respirées par la population. Deuxième scénario, l’eau de pluie par ruissellement pourrait se charger de radioactivité et se retrouver dans les nappes phréatiques. Pour éviter cela, le gouvernement va installer une station de mesures permanente sur le site du crassier et effectuera des prélèvements tous les jours.

(Patrick Théry/L'essentiel)

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