Conflit au Proche-OrientRaids aériens israéliens après les tirs de roquettes
Une trentaine de missions israéliennes ont frappé Gaza, dans la nuit de mercredi à jeudi, en riposte au tir d'une soixantaine de projectiles par le Jihad islamique.

«S'il n'y a pas de tranquillité dans le sud (d'Israël), il y aura du bruit à Gaza, et c'est un euphémisme», a indiqué mercredi soir, Benjamin Netanyahu.
Aucune victime n'a été signalée de part et d'autre au cours de ces hostilités, les plus intenses depuis plus de deux ans, engagées à la suite de la mort de trois combattants du Jihad islamique, dans un raid israélien, mardi. Trois roquettes ont été lancées jeudi matin, de la bande de Gaza vers les villes d'Ashdod et Ashkelon (sud d'Israël), non loin de la frontière avec l'enclave palestinienne, et deux sont tombées dans des zones inhabitées, a indiqué l'armée.
Le président Abbas a exhorté Israël à «mettre un terme à son escalade militaire sur la bande de Gaza assiégée», selon son porte-parole. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a vertement répliqué, critiquant M. Abbas qui «n'a pas condamné les roquettes tirées contre nos citoyens, mais a condamné Israël pour avoir tué trois terroristes qui tiraient des obus de mortier contre nous». «Si nous voulons parvenir à une paix réelle, nous devons être très clairs sur la condamnation du terrorisme et sur notre droit à nous défendre», a-t-il ajouté.
Écoles ouvertes normalement ce jeudi
M. Netanyahu a tenu dans la nuit des consultations sur la conduite des opérations avec le ministre de la Défense, Moshé Yaalon, le chef d'état-major adjoint et le chef du service de sécurité intérieure, le Shin Beth. Il doit s'entretenir avec son cabinet de sécurité dans la journée. «S'il n'y a pas de tranquillité dans le sud (d'Israël), il y aura du bruit à Gaza, et c'est un euphémisme», a menacé mercredi soir M. Netanyahu. En visite officielle en Israël pour la première fois en tant que Premier ministre britannique, David Cameron a «totalement condamné les attaques de Gaza», les qualifiant de «barbares», car «visant les populations civiles».
Le département d’État américain a condamné les tirs de roquettes, qualifiés d'«attaques terroristes» et réaffirmé «le droit d'Israël à se défendre». Plus de 60 roquettes ont été tirées au total en moins de 24 heures à partir du territoire palestinien gouverné par le mouvement islamiste Hamas, la vaste majorité ayant touché des zones habitées, selon l'armée israélienne. Les écoles étaient ouvertes normalement jeudi dans le sud d'Israël, où une partie de la population s'était réfugiée momentanément dans des abris la veille. Israël a en revanche fermé jusqu'à nouvel ordre les points de passage de Kerem Shalom et Erez, à la frontière avec Gaza, sauf pour les cas humanitaires.
«Tentative de créer une dissuasion face à Israël»
L'ancien conseiller israélien à la sécurité nationale, Yaakov Amidror, a écarté à ce stade l'option d'une réoccupation de la bande de Gaza évacuée unilatéralement en 2005, agitée la veille par le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman. «Cela dépend de l'autre camp. Le Hamas ne s'implique pas pour le moment et c'est une bonne chose», a déclaré M. Amidror, à la radio militaire. Selon le correspondant militaire du quotidien israélien, Yediot Aharonot, «ce qui est surprenant, ce ne sont pas les tirs de roquettes d'hier, qui étaient attendus, mais leur volume».
Cette salve est une «tentative de créer une dissuasion face à Israël et de lui rappeler les capacités militaires du Jihad islamique», ainsi que l'occasion de montrer sa force face au Hamas rival et en perte de vitesse, estime-t-il. Les dirigeants israéliens ont néanmoins fait porter la responsabilité de l'attaque de mercredi sur le Hamas. «Le Hamas est responsable de la bande (de Gaza) et s'il ne sait pas comment empêcher les tirs contre Israël depuis son territoire, nous agirons contre lui», a menacé le ministre Yaalon. Dans la soirée, des raids aériens israéliens ont visé des positions de la branche armée du Jihad islamique, les Brigades Al-Qods, ainsi que de celle du Hamas, les Brigades Ezzedine al-Qassam.
L'armée israélienne a affirmé avoir frappé «29 sites terroristes dans la bande de Gaza», soulignant qu'il s'agissait de «la plus importante attaque à la roquette de la bande de Gaza depuis l'opération Pilier de défense» (14-21 novembre 2012).
«Le Jihad islamique ne souhaitait pas une escalade, mais Israël a commis de nombreuses violations de la trêve (NDLR: depuis novembre 2012), au point de renier son engagement de cesser sa politique d'assassinats», a déclaré un porte-parole du mouvement, Daoud Chihab, en référence à la reprise des liquidations depuis le début de l'année.
(L'essentiel/AFP)