Forum au Luxembourg – Revivez la 1re journée de «Stand, Speak, Rise Up»

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Forum au LuxembourgRevivez la 1re journée de «Stand, Speak, Rise Up»

LUXEMBOURG - Le forum dédié aux victimes de violences sexuelles dans les zones sensibles se déroule ce mardi et ce mercredi, à l'European Convention Center Luxembourg.

19h17

La première journée du forum s’est terminée par une allocution de la Grande-Duchesse. Ce mercredi aura lieu la deuxième journée du forum au Kirchberg, avec d’autres intervenants et de nouveaux workshops. Nous vous donnons rendez-vous mercredi après-midi pour un compte-rendu du forum.

17h59

Les conclusions de la journée ont débuté. L'objectif est de tirer des enseignements à partir des témoignages apportés par les survivantes de violences dans des zones sensibles. Selon Pramila Patten, représentante spéciale du Secrétaire général sur les violences sexuelles dans les Zones de conflit aux Nations unies, «la fin de la stigmatisation des victimes est une urgence car des vies sont en jeu. La violence sexuelle est une forme de terrorisme sexuel. L’an dernier, dans le Soudan du sud, 200 cas de violences sexuelles ont été dénombrés dans le cadre d'une attaque. Il faut que les États soient rendus responsables, il faut une action de leur part. La semaine prochaine, il y aura une discussion au Conseil de sécurité. Il faut renforcer le respect de la loi».

16h24

Différents ateliers ont été menés pour répondre aux conséquences des violences sexuelles, pour et avec les survivantes. Notre journaliste sur place est allée au compte-rendu de l'atelier «Guérir par la danse». «Danser pour elles était un moment de joie, un moment où elles lâchaient prise, explique Bolewa Sabourin, danseur, chorégraphe et cofondateur de LOBA. Ces femmes qui ont vécu des violences avaient besoin de retrouver des liens. D'autres ressentaient des douleurs dues aux enfants qu’elles ont mis au monde, alors qu’elle n’avaient pas le corps encore préparé».

15h55

Annick Cojean, grand reporter pour le journal Le Monde apporte un commentaire: «Nous savons qu’il y a des milliers de femmes qui ont été violées en Syrie et en Irak, des yézidies qui ont été utilisées comme esclaves sexuelles. Que pouvons-nous faire?». «Ces femmes tombent en syncope car la prise en charge psychologique n’y est pas, estime Denis Mukwege. Il est urgent de les prendre en charge. J'attends des propositions concrètes des États».

15h36

Denis Mukwege, fondateur et directeur médical de l'hôpital de Panzi (République démocratique du Congo), et lauréat du prix Nobel de la paix 2018, souligne que les femmes victimes de violences dans les zones sensibles ne peuvent s'en sortir seules. «Je réitère mon appel aux États et à la communauté internationale à la création d’un fonds global de réparation aux victimes, lance-t-il. Nous devons rêver d’un monde meilleur pour tous, les violences sexuelles peuvent être éradiquées».

15h16

Denis Mukwege, fondateur et directeur médical de l'hôpital de Panzi (République démocratique du Congo), et lauréat du prix Nobel de la paix 2018, prend désormais place sur scène pour s'exprimer. «Après avoir écouté les survivantes, je me suis senti tout petit, confie-t-il. Vous avez bravé la peur, la honte et les normes sociales pour dénoncer l’infamie que sont les violences sexuelles. Non seulement nous vous devons du respect, mais nous avons l’obligation de vous soutenir. Si vous avez le courage de braver la honte, nous n’avons aucune excuse de ne pas nous battre à vos côtés. Votre force prouve selon moi que les violences sexuelles peuvent être réduites à néant, même si elles ont été utilisées pendant des siècles dans les zones sensibles. Nous devons toujours nous rappeler que ceux qui commettent ces crimes sont une minorité».
«Il ne suffit pas d’avoir de bonnes lois, il faut encore qu’elles soient appliquées, poursuit-il. On a encore beaucoup à faire. Toutes les formes de réparations qui permettent au victimes d’être reconnues sont nécessaires. C’est une question aussi importante qu’urgente».

15h13

Ekhlas Khudhur Bajoo, une yézidie victime de l'État islamique, lance un appel: «Levons-nous tous ensemble pour arrêter ces violences. Je suis pas venue ici pour parler de souffrance mais d’espoir». Après ces témoignages, Maria Teresa s'adresse aux victimes: «Vous êtes les exemples les plus extraordinaires, mains dans la main nous allons lutter pour obtenir vos droits légitimes».

15h06

Aline Munezero, une assistante sociale, a été victime de violences au Burundi. Vivant aujourd'hui en exil, elle indique que ses agresseurs lui ont donné la force de se battre, «pour moi, pour mes filles, pour les burundaises et pour toutes les femmes du monde entier. Le Burundi est maintenant le pays des pleurs, des angoisses, et de toutes les atrocités. Aujourd’hui comme je n’y suis plus, je ne crains plus rien, et je peux crier haut et fort ce qu’il se passe dans mon pays. Car là-bas il y a mes sœurs, (...) je dois les défendre».

15h01

Angela Escobar Vasquez, membre de SEMA, le Réseau mondial de victimes et survivantes pour mettre fin au viol de guerre explique qu'elle était enceinte de près de 4 mois et demi quand elle a été violentée. «Je tire ma force et mon courage des histoires similaires que j’ai entendues dans les réseaux de victimes en Colombie», indique-t-elle.

14h53

Iryna Dovhan, membre de SEMA, le Réseau mondial de victimes et survivantes pour mettre fin au viol de guerre, raconte son histoire: «Je viens d’Ukraine. La Russie a lancé la guerre en l’espace de trois mois et tout s’est enflammé. J’ai été arrêtée pour mes positions, j’ai été torturée, j’ai connu la violence des soldats. La violence sexuelle est une arme de destruction massive. J’ai été torturée quatre jours. J’ai été mise sur la place publique et été humiliée. Ils retiraient mes vêtements, j’avais un panneau avec "marchandise d’occasion", personne ne me regardait. Tout le monde a eu peur. Cette situation a duré cinq ans. J’ai eu de la chance car une des photos qui a été faite de moi a été publiée au New York Times. Les représentants des droits humains m’ont sauvée. Je ne vais pas me taire, je vais élever la voix.
S'il vous plaît, faisons quelque chose pour que ma petite fille ne connaisse pas cette violence-là».

14h48

14h43

Place désormais à une table ronde à laquelle participent la Grande-Duchesse et des survivantes de violences dans des zones sensibles: Nadia Murad, présidente de «Nadia's Initiative», lauréate du prix Nobel de la paix 2018, Iryna Dovhan, membre de SEMA, le Réseau mondial de victimes et survivantes pour mettre fin au viol de guerre, Angela Escobar Vasquez, membre de SEMA, Aline Munezero, assistante sociale et Ekhlas Khudhur Bajoo, une yézidie victime de l'État islamique.

14h19

C’est l’heure d’une conférence sur les causes de violences sexuelles dans les zones sensibles. Elle est assurée par deux intervenants: Céline Bardet, fondatrice et présidente de We are Not Weapons of WAR, et François Heisbourg, de l'Institut international pour les études stratégiques. Ce dernier rappelle que «l’échelle du mal s’est accrue avec la capacité des groupes armés à conquérir des territoires (...). Nous savons que ces horreurs se déroulent aujourd’hui à une échelle mondiale». Prenant l'exemple des jihadistes, François Heisbourg explique qu'ils «tordent le Coran dans tous les sens pour lui faire dire ce qu’il ne dit pas. (...) Ceux qui commettent des crimes savent que ce qu’ils font est immoral». De son côté, Céline Bardet souligne que «quasiment tous les conflits "contiennent" des violences sexuelles».

14h04

Au tour du Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel de prononcer un discours. L'occasion pour lui de marquer son soutien aux survivantes de violences dans les zones sensibles: «Je suis ici avec vous». Avant d'illustrer son propos: «Au Kosovo, sur notre continent, le viol a été utilisé comme arme de guerre. Nous devons redoubler d’efforts pour des solutions durables. Comme certains acteurs ne sont jamais punis, les victimes sont condamnées une seconde fois». Le Premier ministre a ensuite rendu un hommage appuyé à la Grande-Duchesse: «Votre altesse, vous osez mettre sur la table un sujet dont on n'ose pas parler. Le Luxembourg ose!».

13h52

Un extrait du film «Woman», par Yann Arthus Bertrand et Anastasia Mikova, est diffusé.

13h44

La Grande-Duchesse Maria Teresa ouvre le forum avec un discours de bienvenue. «Je me devais de m'associer à la lutte contre les violences faites aux femmes dans les zones sensibles, souligne-t-elle. Elles n'ont qu'un seul but: terroriser, humilier. En effet, les victimes sont contraintes au silence par crainte de stigmatisation. C’est une tragédie collective qui se joue sous nos yeux. La réponse de la communauté internationale n’est à ce titre pas encore suffisante». Maria Teresa estime que «le moment est venu de reconnaître et de soutenir les victimes de violences de guerre. Levez-vous pour les survivantes, soulevez-vous contre le viol comme arme de guerre!».

13h15

En attendant que le forum commence, des participants venant de partout montrent leur soutien à la lutte contre les violences sexuelles par une signature avec des marqueurs de différentes couleurs. La Grande-Duchesse Maria Teresa, le Grand-Duc Henri et la princesse Claire ont joué le jeu.


À l'initiative de la Grande-Duchesse Maria Teresa, en partenariat avec la «Dr. Denis Mukwege Foundation» et l’ONG «We Are Not Weapons of War», le forum «Stand, Speak, Rise Up» se déroule ce mardi et ce mercredi à l'European Convention Center Luxembourg.

Sont prévues plusieurs conférences, des tables rondes avec les survivantes et des ateliers tels «Soigner les blessures physiques», «Soigner les blessures psychologiques» ou «Favoriser l’inclusion des enfants nés du viol». Un autre atelier réfléchira au sujet «Développer la fintech au profit des victimes».

Médecin humanitaire et ancien diplomate français, Jean-Christophe Rufin sera le «grand témoin» du forum. Ce mardi soir, aura lieu à la Philharmonie «La fête de la victoire des survivantes».

Pour rappel, le mouvement «Stand, Speak, Rise Up» avait organisé lundi un flashmob contre les violences faites aux femmes.

Retrouvez par ailleurs l'interview de Maria Teresa à propos du forum ici.

(L'essentiel)

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