CritiquesSchneider ose s'en prendre à la BCE
LUXEMBOURG - Le ministre luxembourgeois de l'Économie a critiqué vendredi la décision de la Banque centrale européenne (BCE) de laisser ses taux directeurs inchangés
Schneider craint que les catégories sociales les plus défavorisées perdent confiance et se détournent du projet de construction européenne. (editpress)
Dans un communiqué, le ministre se déclare «déçu que la BCE n'ait pas envoyé un signal fort en baissant les taux d'intérêt directeurs», alors même qu'elle a reconnu jeudi à l'issue d'un conseil de ses gouverneurs les risques de dégradation de la conjoncture dans la zone euro au cours du prochain semestre. Il est rare qu'un dirigeant politique de la zone euro se permette de mettre en cause la politique monétaire de la BCE, comme le fait M. Schneider, ministre socialiste du gouvernement de coalition avec les chrétiens sociaux du premier ministre Jean-Claude Juncker, ancien président de l'Eurogroupe.
Le ministre luxembourgeois assure toutefois respecter l'indépendance de la BCE, mais il estime que celle-ci «devrait disposer d'une marge de manœuvre appréciable pour abaisser encore ses taux directeurs et envoyer ainsi un message positif aux consommateurs et aux entreprises européens».
«Les conditions de crédit risquent encore de se durcir, en particulier pour les PME», plaide le ministre qui lance «un appel pressant aux banques afin qu'elles fassent un effort significatif en faveur des petites et moyennes entreprises». Il dit également craindre «que les citoyens européens, en particulier ceux qui font partie des catégories sociales les plus défavorisées, risquent de perdre confiance et de se détourner du projet de construction européenne».
(L'essentiel Online/AFP)