DJ battu à mortSix personnes en garde à vue au Blanc-Mesnil
Six personnes ont été interpellées et placées en garde à vue vendredi matin dans l'enquête sur la mort d'un disc-jockey d'origine antillaise.

Bernard Benaïem avocat de la famille du disc-jockey, Claudy Elisor: «la famille s'est sentie terriblement abandonnée, il n'y a eu aucune aide psychologique de proposée si ce n'est celle qui est venue de la solidarité de la communauté antillaise.» Me Benaïem était également l'avocat de Jérôme Kerviel.
«Cinq hommes et une femme, âgés de 19 à 37 ans, ont été interpellés entre jeudi 21H15 et vendredi matin et placés en garde à vue», a annoncé Sylvie Moisson, procureur de la République de Bobigny.
Les interpellations ont été menées lors d'une opération conduite à 06H00 du matin Cité 212 au Blanc-Mesnil par la police judiciaire parisienne, la brigade anti-criminalité et la brigade anti-gang.
Des interrogations subsistent
«L'intervention de cette nuit pourrait être preuve de célérité, j'espère simplement que la police n'a pas agi avec précipitation car si demain on se rend compte que le dossier n'est pas assez solide on risque de s'en mordre les doigts», a déclaré à l'AFP Me Bernard Benaïem, avocat de la famille du disc-jockey, Claudy Elisor.
Revenant sur les interrogations concernant l'intervention de la police dans la nuit du 31 décembre, Sylvie Moisson a précisé qu'en l'état «aucun élément ne permet de penser qu'elle n'est pas intervenue dans des conditions normales. Dans un second temps nous étudierons en toute transparence les conditions de l'intervention mais à l'heure actuelle priorité est donnée à la manifestation de la vérité», a-t-elle conclu.
Un épisode qui laissera des traces
Interrogé par l'AFP, Patrick Karam, délégué interministériel à l'égalité des chances des Français d'Outre-mer, s'est félicité des interpellations: «Le sentiment de la communauté ultra-marine d'être des laissés pour compte et qu'il existait des zones de non droit a été balayé par l'action rapide de la police, cela va aider à ramener le calme».
«Cet épisode laissera malgré tout des traces car il n'aura fait que confirmer ce que pense la communauté ultra-marine concernant la condescendance et le peu de cas que peut faire l'Etat des Antillais», a tempéré Claudy Siar, directeur général de la radio ultra-marine Tropiques FM, la plus écoutée par la communauté ultra-marine d'Ile-de-France. Selon Me Benaïem, «la famille s'est sentie terriblement abandonnée, il n'y a eu aucune aide psychologique de proposée si ce n'est celle qui est venue de la solidarité de la communauté antillaise. Je suis persuadé que l'entourage présidentiel souhaitait que cela aille très vite avant le départ du président de la République pour les Antilles». Nicolas Sarkozy est attendu vendredi après-midi à la Martinique pour une visite de trois jours aux Antilles.
Passé à tabac par une dizaine de personnes
Dans la nuit de la Saint-Sylvestre, M. Elisor, père de famille de 33 ans et DJ amateur, a été passé à tabac à coups de barres de fer, de poing américain et de chaise, et laissé pour mort par une dizaine de personnes d'une vingtaine d'années, selon des témoins. Il avait refusé à l'une d'elles, un jeune homme selon des témoins, l'entrée de la salle des fêtes où se tenait une soirée privée qu'il avait organisée.
Les agresseurs s'en étaient ensuite pris aux invités, des Antillais âgés de 30 à 55 ans. Le disc-jockey, de parents guadeloupéen et martiniquais, est décédé mercredi soir à l'hôpital Beaujon de Clichy-la-Garenne (Hauts-de-Seine). L'agression a provoqué une vive émotion au sein de la communauté antillaise de métropole.
L'essentiel Online avec AFP