slowthai, le rappeur qui va réveiller votre côté «punk»

Publié

Musiqueslowthai, le rappeur qui va réveiller votre côté «punk»

Fantasque et provocateur, le rappeur anglais slowthai vient de dévoiler «UGLY», une bombe de rap punk particulièrement jouissive.

par
Thomas Holzer
slowthai s'est présenté au Mercury Prize 2019 avec une tête de mannequin coupée représentant Boris Johnson.

slowthai s'est présenté au Mercury Prize 2019 avec une tête de mannequin coupée représentant Boris Johnson.

Alors que le hip-hop américain peine à réinventer de nouvelles stars internationales, le cœur du rap palpite de l'autre côté de l'Atlantique. Central Cee est devenu vedette, Dave un lyriciste hors pair et Little Simz l'une des artistes les plus respectées de son époque. Et puis, il y a l'enfant terrible slowthai, débarqué tel un ovni en 2019 pour dénoncer les tracas de sa Grande-Bretagne en plein «Brexit».

«Nothing Great About Britain» a réveillé la conscience politique du rap anglais, émanant d'un gamin provocateur de Northampton, qui a été jusqu'à se ramener au Mercury Prize avec une tête de mannequin coupée représentant Boris Johnson. Excessif et controversé, l'artiste, qui n'hésite pas à se présenter sur scène en slip et chaussettes, avance sur le fil du rasoir, quitte à parfois s'écrouler avec fracas. Lors des NME Awards en 2020, la prestation du rappeur a viré au fiasco après des commentaires sexistes désastreux sur la présentatrice et une prise de bec musclée avec des personnes du public.

Un incident qui a largement inspiré son double album «TYRON» (2021), introspectif et ambitieux, mais moins unanimement apprécié que son prédécesseur. Deux ans plus tard, l'Anglais est reparti d'une page blanche, laissant de côté le rap traditionnel pour un opus très «indie-rock». Sur «UGLY», son nouvel album sorti vendredi, slowthai convoque les punks irlandais de Fontaines D.C ou encore Dan Carey, producteur de black midi et Wet Leg pour un résultat décapant.

Les riffs de guitare énervés côtoient les beats dantesques, tandis que les cris menaçants surplombent les bruits destructeurs. De Feddy Krueger à Freddie Mercury, il n'y a qu'un pas que slowthai n'hésite pas à franchir, brillant avec son phrasé et sa voix de «psycho» tantôt malicieux, tantôt didactiques. Le tout sans jamais renier la mélodie. Il y a du Eminem dans ce rappeur «punk» du fond de la classe, qui célèbre paradoxalement avec «UGLY» l'album de la maturité.

Devenu papa, le Britannique de 28 ans observe cette production comme le résultat d'un homme qui a appris à prendre soin de sa santé mentale – «UGLY» étant l'acronyme de «U Gotta Love Yourself» (ndlr: tu dois t'aimer) – et une occasion de démontrer que tout n'est (vraiment) pas à jeter en Grande-Bretagne.

Ton opinion

1 commentaire