Somalie: «un génocide qui ne dit pas son nom»
L'envoyé spécial de l'ONU a jugé lundi qu'il y avait «des générations entières sacrifiées» dans la guerre, qualifiée de «récréation de presque 20 ans»

(AFP)
Ahmedou Ould Abdallah, envoyé spécial de l'ONU, s'exprimait en marge d'une réunion au siège de l'Union africaine (UA) à Addis Abeba du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l'UA sur les situations en Somalie, mais aussi en République démocratique du Congo (RDC) et en Mauritanie.
«Il y a en Somalie un génocide qui ne dit pas son nom, avec des générations entières sacrifiées; les (dirigeants) somaliens sont secoués par les menaces de sanctions (...), ils ont peur de la fin de l'impunité», a-t-il poursuivi. «On est dans l'urgence, surtout avec le retrait annoncé de l'Ethiopie et on ne peut pas se dérober devant nos responsabilités», a-t-il martelé.
L'armée éthiopienne, intervenue officiellement depuis fin 2006 en Somalie voisine pour soutenir le gouvernement de transition, a annoncé son retrait total du pays d'ici début 2009. Addis Abeba laissera ainsi la force de paix de l'UA en Somalie (Amisom), mal équipée et en sous-effectifs (3 400 hommes), seule face à une rébellion islamiste revigorée et qui contrôle désormais une grande partie de la Somalie. «Il faut renforcer (...) l'Amisom, et cela très vite, il faut aider l'Amisom à rester en Somalie; la priorité n'est pas le déploiement d'une force internationale mais de donner à l'Amisom les moyens de rester», a estimé lundi M. Ould Abdallah.
lessentiel.lu avec AFP