Aux GrammysTaylor Swift triomphe, Kendrick Lamar met le feu
Taylor Swift est devenue lundi la première femme à remporter deux Grammys du meilleur album, mais c'est Kendrick Lamar qui a donné la performance la plus incendiaire de la soirée.

Taylor Swift a remporté le prix le plus prestigieux des Grammy Awards pour «1989», référence à son année de naissance, après l'avoir déjà emporté en 2010 pour «Fearless». «En tant que première femme à gagner le prix de l'album de l'année aux Grammys deux fois, je veux dire aux jeunes femmes que vous rencontrerez beaucoup de gens qui tenteront de minimiser votre succès», a-t-elle déclaré.
Se posant en inspiration féministe, elle les appelle à «continuer à travailler» et à ne laisser personne voler leurs victoires. «1989», collection de tubes entêtants comme «Blank Space», «Shake It Off» ou «Bad Blood», servis par des vidéos léchées, évoque jeux amoureux, rencontres sans lendemain, et relations qui s'enveniment. Avec 5,7 millions de copies écoulées aux États-Unis, il était celui aux plus fortes ventes de la période considérée pour la 58e édition des Grammys.
Lamar a enflammé les Grammys
Le producteur anglais Mark Ronson et le chanteur Bruno Mars ont quant à eux été sacrés meilleur enregistrement de l'année grâce à leur tube planétaire endiablé «Uptown Funk». le chanteur, qui remporte le deuxième prix le plus prisé de la soirée, a expliqué aux journalistes qu'«Uptown Funk» est né lors d'une improvisation en studio. «Bruno a sorti cette phrase "Michelle Pfeiffer in her white gold", et on s'est dit: "tiens, c'est pas mal"!», a ajouté, en costume bleu nuit, le Britannique qui a aussi gagné le trophée du meilleur duo pop.
Autre grand gagnant de la soirée avec cinq Grammys, dont le meilleur album rap, Kendrick Lamar a enflammé le Staples Center de Los Angeles avec une performance viscérale. Dans un décor de prison, avec un faux oeil au beurre noir, il était entouré de danseurs qui brisent menottes et entraves et se lancent dans une chorégraphie évoquant les violences contre les Noirs aux États-Unis. Le rappeur de 28 ans a enchaîné sur «Alright», titre devenu l'hymne non-officiel du mouvement protestataire Black Lives Matter, cette fois au milieu d'un ensemble chorégraphique de danse africaine, devant un gigantesque brasier.
Chanson de l'année pour Ed Sheeran
L'hommage de Lady Gaga au dieu du rock David Bowie, décédé le mois dernier, fut un autre temps fort de la soirée. Avec des cheveux oranges, un maquillage coloré et des effets lumineux sur son visage et sa combinaison blanche, elle a chanté sur «Let's Dance», «Rebel, Rebel», entre autres. Johnny Depp est quant à lui enfilé sa guitare pour un hommage à un autre défunt, Lemmy du groupe de hard rock Motörhead, aux côtés d'Alice Cooper. Quant à Stevie Wonder, il a conquis le public en menant a capella une performance en mémoire de feu Maurice White, d'Earth Wind and Fire, tout en appelant à donner accès à tout aux personnes souffrant d'un handicap.
Parmi les autres vainqueurs de la nuit, l'auteur-compositeur britannique Ed Sheeran a remporté le Grammy de la chanson de l'année pour «Thinking Out Loud», et Meghan Trainor a été sacrée révélation de l'année. L'étoile montante canadienne The Weeknd a été récompensé deux fois tout comme la star de R&B D'Angelo. Le chanteur Lionel Richie a vu sa carrière saluée. La mégastar Rihanna a quant à elle déclaré forfait pour cause de cordes vocales enflammées.
(L'essentiel/AFP)