Attaque à KasserineTentative d'assassinat contre un député tunisien
Une attaque dans la nuit de lundi à mardi a été perpétrée contre le domicile d'un élu. Une attaque attribuée à un groupe «terroriste», alors que le pays prépare des élections cruciales.

«La maison du député de l'Assemblée nationale constituante (ANC) Mohamed Ali Nasri (…) a fait l'objet d'une tentative d'effraction par un groupe terroriste qui a tenté sans succès d'assassiner» l'élu, a indiqué le ministère de l'Intérieur dans un court communiqué publié dans la nuit. Les forces tunisiennes ont immédiatement lancé une «opération de ratissage» dans les environs de Kasserine où l'attaque a eu lieu, une région du centre-ouest tunisien près de la frontière algérienne, où un groupe armé lié à Al-Qaïda est actif depuis plus d'un an et demi.
«Vers 22h, je suis rentré à la maison (…) quelqu'un a frappé très fort et anormalement à la porte. J'ai ouvert et j'ai vu un homme armé cagoulé et derrière lui deux autres hommes», a raconté M. Nasri à la radio Mosaïque FM. «J'ai refermé la porte, et je me suis jeté de la fenêtre du 2e étage pour tomber sur la maison de mes voisins (…) des tirs ont retenti pendant au moins cinq minutes et lorsque ça s'est arrêté j'ai crié et les gens m'ont conduit dans ma voiture à l'hôpital», a encore dit l'élu qui s'est cassé la jambe dans sa chute.
Législatives suivies de la présidentielle
L'attaque a eu lieu à Kasserine, ville voisine du mont Chaambi, à la frontière algérienne, où les forces tunisiennes pourchassent depuis plus d'un an et demi un groupe lié à Al-Qaïda. La maison du ministre de l'Intérieur y avait été attaquée au début de l'été. La Tunisie a connu une année 2013 de crise politique à la suite de l'assassinat de deux figures de partis d'opposition aux islamistes d'Ennahda. Les meurtres avaient été attribués à la mouvance jihadiste. M. Nasri siège à l'ANC parmi les députés opposés à Ennahda, le groupe majoritaire, et a été affilié à plusieurs partis.
Cette attaque intervient à moins de deux mois des législatives qui seront suivies un mois plus tard par la présidentielle, des scrutins devant doter la Tunisie d'institutions pérennes pour la première fois depuis la révolution de janvier 2011. Le ministre tunisien de l'Intérieur, Lotfi Ben Jeddou, a fait état samedi de «menaces terroristes» pesant sur le bon déroulement des élections.
(L'essentiel/AFP)