Auto: Tonale, la relance d’Alfa Romeo

Il s’est fait attendre depuis son annonce en 2019. Le Covid est passé par là, les exigences du patron d’Alfa Romeo aussi, car Jean-Philippe Imparato, qui voulait un véhicule «parfait», a fait revoir la copie. Surtout, le petit dernier de la marque au biscione marque le premier pas vers une électrification à tout crin, avec une transition vers le zéro émission de CO2 d’ici 2027. Le SUV compact vient renouveler la gamme du constructeur italien, qui n’avait plus sorti de modèle depuis les excellents Giulia et Stelvio - dont le Tonale est le «petit frère».

Côté style, le coup de crayon est bel et bien italien, rappelant l’affiliation avec le Stelvio et la marque en général. L’élégance et la sportivité sont au rendez-vous, tout comme à l’intérieur, où l’on apprécie le bond technologique avec un passage à une instrumentation 100 % numérique centrée sur le conducteur. L’assistance vocale Alexa d’Amazon est intégrée, et la belle transalpine est même la première voiture à être rattachée à un certificat numérique NFT qui garantit via la block-chain son parcours de vie, entretiens compris.

Disposant d’une hybridation «légère», de 48 volts (pour des versions à 130 et 160 ch), le Tonale se meut en douceur et en silence sur quelques centaines de mètres, à basse vitesse. La petite batterie, de 0,77 kWh, est placée entre les sièges avant, ce qui laisse un bel espace à l’arrière. Elle se régénère promptement à la décélaration et au freinage, ce qui permet des trajets urbains mêlant confort de maniement et douceur acoustique. Un comportement routier qui reste de haut niveau en sortie de ville. La direction même si très - trop - souple est précise, l’amortissement, un peu ferme, est doublé d’un châssis aux petits oignons gardant le SUV bien calé sur ses appuis dans les passages sinueux. Plaisant dans les enchaînements de courbes, il vire à plat, sans faux pas.

Pour autant, le Tonale montre quelque peu ses limites sur les rares parties dégagées où nous avons pu l’amener. Le 4-cylindres essence 1.5 turbo (à géométrie variable, une première), associé à la boîte double embrayage TCT à 7 rapports et transmission au train avant, vrombit à l’accélération, mais sans dégager la puissance attendue. Et même avec un petit temps de latence à la relance. Pas vraiment ce qu’on attend d’une Alfa.

Le moteur électrique peine à prendre le relais, le milanais tournant alors allègrement au sans plomb, avec une consommation frôlant les 10 litres aux 100 km... La version hybride rechar-geable de 275 ch et quatre roues motrices, attendue ces prochains mois, apportera certainement une plus-value conséquente à la pompe et un regain de dynamisme en conduite soutenue.