Santé au Luxembourg«Un accès égalitaire pour des soins de qualité»
LUXEMBOURG - Le nouveau ministre de la Santé, Étienne Schneider, passe en revue les grands chantiers de son ministère.

Le nouveau ministre de la Santé, Étienne Schneider (LSAP), sait que les chantiers sont nombreux.
L'essentiel: Comment allez-vous mettre en œuvre la gratuité des contraceptifs ? Quel sera l'impact sur le budget?
La gratuité des contraceptifs s’inscrit dans la continuité de la politique luxembourgeoise menée depuis 2012, année où il fut retenu de faire profiter les femmes jusqu’à 25 ans du taux de remboursement de 80%. En décidant l’année dernière de relever cet âge à 29 ans révolus, le gouvernement a franchi une nouvelle étape vers l’objectif d’une meilleure accessibilité à la contraception féminine. La gratuité de la contraception est l’expression de la modernisation de notre système de santé et de la volonté de tenir compte des réalités de notre société. Les travaux sur la gratuité de la contraception nécessiteront une concertation avec les autorités de la Sécurité sociale. Ces discussions n’ont pas encore été entamées, mais une chose est sûre: l’impact budgétaire de cette mesure devrait être négligeable par rapport à son impact sociétal. Car ce dont il s’agit c’est une meilleure santé affective et sexuelle de notre population.
Vous avez décidé de détaxer les produits d'hygiène féminine. Comment allez-vous compenser la perte financière générée. Et à combien s'élève-t-elle?
Cette question fera également l’objet de futures discussions de concertation avec les acteurs concernés. Par ailleurs, la perte de recettes sur les produits hygiéniques est négligeable.
Le Südspidol est un des gros projets du gouvernement. Où en est-on? L'échéancier est-il respecté?
D’après nos dernières informations, le Centre hospitalier Emile-Mayrisch (CHEM) respecte l’échéancier prévu. Ainsi, les travaux pour l’excavation sont prévus entre printemps et automne 2019. Dès fin 2019, le CHEM entamera les diverses procédures de lancement de marché publics pour les différents corps de métier. Le futur CHEM (Südspidol) regroupera dans plusieurs pavillons, situés sur un seul site optimisé «Elsebrich» à Esch, tous les services hospitaliers du Centre hospitalier Emile-Mayrisch (CHEM), et comportera également dans son enceinte le Centre François Baclesse (CFB). Il s'agit là d'un projet innovant au niveau de la vision d’avenir, de la conception et de l’organisation. Se basant sur une vision de prise en charge et de santé publique à long terme la stratégie du CHEM prévoit donc non seulement la construction d’un nouvel hôpital orienté vers l’avenir, mais surtout le développement d’un concept de médecine global pour la population de la région du sud. Le Südspidol apportera une véritable plus-value médicale et de soins, tant pour la prise en charge médicale que pour le bien-être du patient.
Vous avez décidé d'améliorer l'offre de soins en matière d'IRM. Quel système envisagez-vous de mettre en place? Selon quelle échéance?
La réflexion que nous menons s’inscrit dans le cadre de l’autorisation accordée par le ministère de la Santé, d’ajouter quatre IRM supplémentaires aux sept IRM déjà en place dans les quatre centres hospitaliers. Les quatre appareils seront installés dans les meilleurs délais. Cette mesure à elle seule devrait déjà contribuer à résorber une partie des délais d’attente. Faut-il élargir cette offre au secteur extrahospitalier? Cette question est posée au ministère de la Santé dans le cadre d’une affaire en justice dont on attend le jugement. D’autres questions en découlent. De quelle offre de soins nos patients ont-ils besoin? Est-ce que l’offre actuelle est adéquate? Pour pouvoir y répondre, j’avais décidé de rassembler tous les acteurs concernés, hôpitaux, médecins et payeurs (CNS). Différents services au sein du ministère sont maintenant en train de plancher sur le dossier à la lumière des positions exprimées lors de cet échange. Je soumettrai nos idées à ces mêmes acteurs dans les semaines à venir, et j’envisagerai ensuite quelles mesures pourraient être prises, afin d’améliorer l’offre des soins et leur accessibilité.
(Recueilli par Gaël Padiou/L'essentiel)