Exercice au LuxembourgUn avion rate son atterrissage au Findel
LUXEMBOURG - Un grave accident survient au Findel et les équipes de secours se mobilisent... pour un exercice qui s'est tenu ce vendredi après-midi.

15 heures, la sirène d'alerte se déclenche à l'aéroport. Un avion de Luxair vient de quitter la piste après avoir raté son atterrissage et a percuté trois voitures de service. Un début d'incendie s'est déclaré à proximité de l'appareil. Le bilan est grave: un mort dans une des voitures, plusieurs blessés, dont certains grièvement, parmi les 75 passagers de l'avion. Rapidement, les premiers fourgons du service incendie et sauvetage sont sur les lieux du drame et l'incendie, vite maîtrisé.
Selon le plan d'intervention aéroportuaire (PIA), dont l’exercice OACI de ce vendredi visait à vérifier le bon fonctionnement et déroulement, le premier fourgon d'intervention doit pouvoir atteindre n'importe quel lieu de l'aéroport en 3 minutes maximum. Cela fait partie des critères d'exigence de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), qui participe à l'élaboration des normes du transport aéronautique au niveau mondial. «Si un avion s'écrase et prend feu, les survivants ont des chances de s'en sortir seulement pendant 5 à 6 minutes. On doit donc pouvoir atteindre les lieux en moins de trois minutes et après on est en capacité de maitriser l'incendie en une minute», explique René Manderscheid, chef des sapeurs-pompiers de l'aéroport.
«Si cela devait réellement arriver...»
Retour sur les lieux du drame. Les secours, près de 70 hommes et femmes au total arrivent progressivement. On trouve le service incendie et ambulance de Luxembourg-Ville, la base nationale de support de Lintgen, la Protection civile... Les victimes dans les voitures sont désincarcérées. Pendant que les passagers sains et saufs sont évacués via un toboggan gonflable à l'avant de l'avion, et rassemblés à l'écart. Le groupe de support psychologique n'est pas loin... À l'intérieur, restent une douzaine de blessés. Les pompiers les sortent par l'arrière après avoir déployé un escalier contre l'appareil. Ils sont transportés sur civière vers un poste médical avancé qui a été monté entre-temps. Ils y recevront les premiers soins, avant d'être transférés à l’hôpital en ambulance... Une heure après le début de l'intervention, le plus gros de la mission est réalisé.
Un débriefing de cet exercice mené tous les deux ans va être réalisé dans les quinze prochains jours. Rapidité et exécution des secours, prise en charge des passagers et des blessés, efficacité des liaisons entre les équipes et services... Les observations relevées sur le terrain vont être analysées. Objectif: «Trouver les failles et faire en sorte de les corriger», résume John Santurbano, directeur de l'administration de la Navigation aérienne. «Chacun doit savoir quoi faire et comment le faire», reprend René Manderscheid, conscient que «si cela devait réellement arriver, en pratique, cela serait bien différent...».
(Mathieu Vacon)