Dernier hommage – Un Chávez au visage serein dans son cercueil

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Dernier hommageUn Chávez au visage serein dans son cercueil

Des milliers de Vénézuéliens ont fait la queue pendant des heures pour apercevoir la dépouille du chef de l’État vénézuélien, exposée dans le hall de l'Académie militaire de Caracas.

En impeccable costume militaire vert olive, cravate noire, coiffé de son légendaire béret rouge, Hugo Chávez arbore un visage serein, figé dans la mort, à travers la vitre qui recouvre son cercueil. Un drapeau vénézuélien recouvre le cercueil de bois clair. Il est flanqué par une garde d'honneur de l'armée de Terre, de la Marine, de l'armée de l'Air et de la Garde nationale. À la tête du cercueil, une grande croix dorée. À ses pieds, une épée d'or, symbole du Libérateur Simon Bolivar. Sur le côté, une bougie, dont la flamme ne cesse de vaciller.

Le cercueil est ouvert jusqu'à mi-corps, la partie supérieure laissant voir la tête et le torse de Hugo Chávez. Il porte en ceinture une large écharpe rouge sur laquelle est brodée en fil doré l'inscription «Milicia», un corps de 120 000 civils en armes qu'il avait créé. Impossible de s'attarder. Ils sont des dizaines de milliers à attendre leur tour derrière. Tous veulent graver dans leur mémoire une ultime image du leader bolivarien, omniprésent dans leurs vies depuis quatorze ans. Chacun passe brièvement devant le cercueil, à tour de rôle, après des heures d'attente.

«Un ultime adieu au Comandante»

Depuis les hauteurs du salon, une caméra officielle filme fixement ce défilé dont les images sont retransmises sans interruption à la télévision nationale, sans jamais montrer le visage du défunt président. Il est rigoureusement interdit de prendre des photos. Des dizaines de milliers de partisans, portant en majorité la chemise rouge des Chavistes, arrivent finalement ici, épuisés, se poussant les uns les autres jusqu'à l'exaspération, au terme d'interminables heures d'attente. Ils ont soif. Ils ont faim.

Mais personne ne renoncerait pour rien au monde à ces quelques secondes de recueillement en tête-à-tête. Chacun veut dire «un ultime adieu au Comandante». Inconsolables, beaucoup ne peuvent s'empêcher d'éclater en sanglots devant le cercueil. Certains font le signe de croix. D'autres lèvent leur main droite au front pour effectuer un sec salut militaire. «Il parlait beaucoup tu sais?», commente au milieu de la file d'attente, Petra Meza, une femme au foyer de 66 ans. «Sa voix, ses chansons, ses paroles, sa façon de parler au peuple vont me manquer».

(L'essentiel Online/ats)

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