Aux Philippines – Un couvre-feu pour éviter les pillages

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Aux PhilippinesUn couvre-feu pour éviter les pillages

Des scènes de pillages ont été constatées après le passage du supertyphon Haiyan, qui a ravagé une partie des Philippines. Les autorités ont pris des mesures.

Quatre véhicules blindés et le couvre-feu ont été imposés à Tacloban, une des villes les plus touchées par le typhon Haiyan. Le gouvernement des Philippines a pris cette décision pour empêcher les pillages de cette grande cité dans laquelle 10 000 personnes seraient mortes. Certains survivants affamés et épuisés ont attaqué des convois d'aide et pillé les commerces encore debout, en quête d'eau ou de nourriture. D'autres témoignages font état de groupes armés à la recherche de biens de toutes sortes à voler.

Quatre véhicules blindés ont donc été déployés, a indiqué mardi le ministre de l'Intérieur, Mar Roxas, sur la radio DZMM. Des centaines de soldats et de policiers ont déjà été envoyés sur place. «Nous les faisons circuler dans la ville pour montrer aux gens, en particulier ceux avec de mauvaises intentions, que les autorités sont de retour», a-t-il déclaré. Des check-points ont également été mis en place pour décourager les pilleurs.

Trois priorités

Une ONG locale a notamment raconté comment un homme armé d'une machette avait tenté de dévaliser des travailleurs humanitaires en train de réceptionner une livraison de médicaments. «La présence de policiers, de soldats et de forces du gouvernement va sans aucun doute améliorer les choses (mais) cela ne se fera pas en une nuit», a-t-il ajouté, confirmant les informations selon lesquelles les autorités de Tacloban avaient imposé un couvre-feu de 22h à minuit.

«C'est un outil que nous utilisons pour minimiser les pillages et les effractions. Nous savons que certaines personnes ne peuvent pas rentrer chez elles (pendant le couvre-feu) parce que leurs maisons ont été emportées, mais c'est plus efficace contre les bandes qui rôdent et cherchent des cibles», a-t-il encore expliqué. Il n'a pas précisé où les habitants sans abris étaient supposés trouver refuge pendant le couvre-feu. Le ministre a d'autre part souligné que les trois priorités du gouvernement sont de restaurer l'ordre, d'apporter de l'aide matérielle et de collecter les corps en décomposition toujours entremêlés aux amas de ruines.

Chaos à l'aéroport

Quand ils ont atterri mardi à Tacloban, les deux avions de transport de l'armée de l'air philippine ont déversé davantage de soldats que de vivres. Cela malgré l'urgent besoin de ravitaillement de la ville dévastée par le typhon «Haiyan». Les autorités redoutent les pillages et les troubles dans cette agglomération de 220 000 habitants dans laquelle 10 000 personnes auraient trouvé la mort vendredi dans le sillage du typhon.

Au nombre de plusieurs dizaines, les hommes des forces spéciales se sont immédiatement déployés pour repousser des familles furieuses et désespérées, venues à l'aéroport dans l'espoir d'embarquer pour Manille. «Reculez! Reculez jusqu'au bâtiment», ont crié des officiers via des haut-parleurs, faisant signe à la foule de se replier vers les ruines du terminal.

Puis les opérations d'évacuation ont commencé. Les malades, les enfants et les vieillards ont été choisis en premier. De pâles nourrissons ont été passés au-dessus de la foule et emmenés avec plusieurs blessés. Autour, beaucoup sanglotaient en suppliant les militaires de les prendre eux aussi. Certains avaient marché des heures depuis les décombres de leurs maisons.

(L'essentiel Online/ ats/afp)

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