Hong KongUn ex-rédacteur en chef de l’«Apple Daily» arrêté
Un ancien rédacteur en chef du tabloïd pro-démocratie hongkongais a été arrêté mercredi matin, alors que le journal a été contraint de mettre la clé sous la porte.

Lam Man-chung au travail le 23 juin 2021, avant que le dernier numéro de l’Apple Daily ne soit publié le 24 juin 2021. C’était le rédacteur en chef aux commandes de cette ultime édition.
Un ancien rédacteur en chef de l’Apple Daily, tabloïd pro-démocratie hongkongais récemment acculé à la fermeture, a été arrêté mercredi matin, a annoncé la police, dans un contexte de reprise en main des médias dans l’ex-colonie britannique. Dans un communiqué, la police fait état de l’arrestation d’un ancien rédacteur en chef âgé de 51 ans pour «collusion avec les forces étrangères», un crime qui relève de la nouvelle loi sur la sécurité nationale que Pékin a imposée l’an dernier à son territoire semi-autonome.
Une source policière a précisé à l’AFP que la personne arrêtée était Lam Man-chung. Il est le neuvième employé de l’Apple Daily à être interpellé dans le cadre de la loi sur la sécurité nationale. Après l’interpellation de plusieurs de ses responsables et le gel de ses avoirs, le tabloïd, qui s’était fait connaître pour ses critiques à l’égard du gouvernement chinois et de l’exécutif local qui est aligné sur Pékin, a été contraint de mettre la clé sous la porte après 26 ans d’existence, publiant le 24 juin son dernier numéro. Lam Man-chung était le rédacteur en chef aux commandes de cette ultime édition.
Liberté de la presse «en miettes»
Les autorités accusent le quotidien d’avoir soutenu des appels à des sanctions internationales contre la Chine, une prise de position désormais passible de poursuites en vertu de la nouvelle loi. Le propriétaire du journal, le magnat Jimmy Lai, 73 ans, est actuellement incarcéré et a été inculpé pour collusion avec les forces étrangères.
La fermeture du journal est un des événements qui ont fait dire la semaine dernière à l’Association des journalistes de Hong Kong (HKJA), principal syndicat de journalistes hongkongais, que la liberté de la presse était «en miettes» dans l’ex-colonie britannique. «L’année passée a sans conteste été la pire année pour la liberté de la presse», avait déclaré le président de la HKJA, Ronson Chan, en marge de la présentation du rapport annuel de l’organisation. Un millier d’employés du groupe de Jimmy Lai ont perdu leur travail, dont 700 journalistes.
(L'essentiel/AFP)