Natation «Un gros bordel»: ils ont nagé plus de trois heures pour rien
La course des 25 km en eau libre a été le théâtre d’un retentissant fiasco, aux Championnats d’Europe. Au final, les concurrents se sont mouillés pour des prunes.
- par
- Simon Meier

L’Italien Dario Verani (à droite) et le Français Axel Reymond échangent leur incompréhension. Aucun des deux, ni personne d’autre, ne sera champion d’Europe sur 25 km cette année.
On ignore si tous les membres de l’organisation ont pu rentrer chez eux sains et saufs. Une chose est certaine: les participantes et les concurrents du 25 km en eau libre des Championnats d’Europe de natation avaient une très bonne raison d’être de très mauvaise humeur, samedi soir. La course a été interrompue, puis annulée dans une confusion totale, alors que les athlètes moulinaient depuis plus de trois heures dans les eaux d’Ostie, près de Rome.
«J’étais au onzième tour (ndlr: sur quinze prévus) quand un scooter des mers s’est mis devant moi pour me dire que la course était finie. C’était un gros bordel», a résumé le Français Axel Reymond, champion du monde de la discipline en 2019, au micro de France Télévisions. La cause de l’interruption ne se discute pas une seconde, puisque la météo, avec une mer trop agitée, ne permettait plus d’assurer la régularité de la course - il n’est d’ailleurs pas rare de voir une compétition en eau libre suspendue. Mais la façon dont les choses ont été communiquées a - pour le moins - laissé à désirer.
Ou plutôt non communiquées puisque seuls les nageurs italiens, visiblement au courant de quelque chose, ont fait mine de rallier une arrivée improvisée alors que les autres concurrents poursuivaient leur effort. Plus de 20 kilomètres avaient alors déjà été parcourus, en près de trois heures et demie. Alors que les nageurs «égarés» étaient rapatriés sur la terre ferme par des officiels, des discussions se sont engagées sur la marche à suivre. Au bout de deux heures et demie de palabres, faute de solution honnête pour tout le monde, la décision a été prise d’annuler purement et simplement la course.
On ose à peine imaginer le sentiment de frustration, voire de rage, qui a dû s’emparer des athlètes, bec dans l’eau après tant de souffrances endurées. Quant aux membres de l’organisation, ils ont dû regagner leurs pénates en toute discrétion – ou alors sous escorte.