En Bavière – Un hôtel pour les amoureux de... la saucisse

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En BavièreUn hôtel pour les amoureux de... la saucisse

Un charcutier allemand a eu l'idée d'ouvrir un hôtel dédié à la saucisse. Par ce moyen excentrique, il veut maintenir en vie la boucherie-charcuterie locale.

Owner and butcher Claus Boebel poses in a room of the so-called Wursthotel (sausage hotel) in Rittersbach, southern Germany on November 30, 2018. - What sounds like a vegetarian's nightmare is the audacious dream-come-true of Claus Boebel, a third-generation butcher and proprietor of what he calls the world's first and only sausage hotel. (Photo by Christof STACHE / AFP) / TO GO WITH AFP STORY by DEBORAH COLE

Owner and butcher Claus Boebel poses in a room of the so-called Wursthotel (sausage hotel) in Rittersbach, southern Germany on November 30, 2018. - What sounds like a vegetarian's nightmare is the audacious dream-come-true of Claus Boebel, a third-generation butcher and proprietor of what he calls the world's first and only sausage hotel. (Photo by Christof STACHE / AFP) / TO GO WITH AFP STORY by DEBORAH COLE

AFP/Christof Stache

De la saucisse au menu mais aussi sur le papier peint, les savons de la douche et même sur les oreillers. Un cauchemar pour végétariens mais un rêve audacieux devenu réalité pour Claus Böbel, un charcutier allemand de la 4e génération, qui dirige ce qu'il présente comme le premier et unique hôtel de la saucisse au monde. Niché dans un village propret à 40 minutes en voiture, au sud de la ville bavaroise de Nuremberg, le «Bratwursthotel» lancé par ce quadragénaire attire des clients de toute l'Europe et de bien plus loin encore depuis qu'il a ouvert ses portes en septembre.

Dans une maison de pierre au toit pentu et aux volets verts, l'établissement propose sept chambres et deux espaces de conférence pour les amoureux de la saucisse et les touristes en quête de couleur locale. Derrière l'excentrique idée du charcutier-hôtelier, il y a une tentative pour maintenir en vie la boucherie-charcuterie locale, une institution symbole du «Mittelstand», ce réseau de petites et moyennes entreprises qui ont fait les heures de gloire de l'économie allemande.

«Je veux montrer que les magasins des petits artisans comme le mien peuvent survivre quand on a des idées intelligentes»

Nombre de ces petits magasins provinciaux peinent à survivre face à la concurrence et aux prix imbattables du «hard discount» et de la grande distribution. S'y ajoute une consommation de viande en recul ces dernières années sur fond de scandales alimentaires répétés. Résultat: le nombre de «Metzgerei» (charcuteries) a chuté à quelque 12 300 en 2017. Cette année-là, 1 100 ont définitivement tiré le rideau, selon les données des professionnels du secteur. Souvent, les charcutiers ne trouvent pas de repreneur quand sonne l'heure de la retraite ou sont écrasés par les supermarchés ou même Amazon.

«Je veux montrer que les magasins des petits artisans comme le mien peuvent survivre quand on a des idées intelligentes», explique Claus Böbel, 48 ans, assis sur un tabouret imitant une boîte de conserve de saucisse hachée. «Par ailleurs j'aime la vie à la campagne et plutôt que de partir, je veux attirer les clients ici, à Rittersbach», un bourg de 300 habitants, poursuit-il. La famille Böbel produit et vend des saucisses dans ce recoin d'Allemagne depuis le XIXe siècle. Mais la tradition des grandes tablées familiales et des saucisses grillées sur un barbecue au fond du jardin le dimanche, disparaît en douceur. Les Allemands, réputés pour être de gros mangeurs de viande, modifient leurs habitudes alimentaires. La consommation de viande a reculé de 8% depuis 1991. Et les dépenses d'alimentation des ménages allemands, quoiqu'en légère hausse, ne constituent encore à l'heure actuelle que 10,6% de toutes leurs dépenses, contre 13,2% pour les Français ou 14,2% pour les Italiens.

(L'essentiel/afp)

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