Au Luxembourg – Un job pour les filles dans le digital? Oui, mais...

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Au LuxembourgUn job pour les filles dans le digital? Oui, mais...

ESCH/BELVAL - Les filles et les garçons sont-ils égaux dans l’accès aux métiers numériques? Clairement non. Un événement a mis le doigt sur le problème jeudi.

Les chiffres ne mentent pas. En 2020, les métiers du numérique n’emploient que 13% de femmes au Luxembourg. «Mauvais élève» sur le plan européen selon Marina Andrieu, cofondatrice de Women in Digital Empowerment (WIDE), qui organisait ce jeudi à Belval, avec le ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes, un cycle d’échanges sur le sujet. Taina Bofferding, ministre référente, était là pour clamer que «nous sommes toutes et tous égaux face au numérique». Mais l’ambition se heurte encore aux stéréotypes.

«Les barrières tombent petit à petit, mais c’est encore difficile», lancent d’une même voix des représentantes de POST venues échanger avec des élèves du lycée Belval. Une intervenante qui travaille dans la cyber-sécurité raconte être encore souvent «la seule fille dans des réunions avec quinze hommes». Une autre rappelle qu’à peine 15% des jobs dans le milieu des jeux vidéo sont occupés par des filles. Un exemple précis qui a «choqué» Fabio, 19 ans. Pour lui, citant l’exemple d’un cousin «méprisant vis à vis des filles», la première barrière est posée à la maison. Une discrimination naturelle est installée par les parents, l’entourage, et qui se concrétise au moment de choisir son orientation post-bac.

«Tant qu’une personne est compétente, peu importe le sexe»

«Et pourtant les possibilités du digital sont vastes. J’ai vu des jeunes filles passionnées de mathématiques qui ne savaient même pas qu’elles pouvaient en faire leur métier dans les biotechnologies par exemple», glisse Ghislaine, spécialiste IT chez POST. «Elles doivent avoir le courage d’affronter ce milieu où elles sont encore minoritaires», confirme Marina Andrieu au moment de donner la parole à plusieurs femmes créatrices de start-up au Luxembourg.

«Tant qu’une personne est compétente et se sent bien dans son travail, peu importe le sexe», veut croire Lia, 16 ans, du lycée Belval. Pour Arijan, 18 ans, «on est en 2020, il faut changer les modèles d’il y a 60 ans». Tout le monde semble donc être conscient de l’enjeu, reste à enclencher la dynamique. Si des préjugés ou influences culturelles freineront toujours l’élan, le gouvernement, les professionnels du secteur digital, les enseignants et les élèves regardaient tous dans le même sens, ce jeudi.

(L'essentiel/ Nicolas Chauty)

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