Au Luxembourg – Un lien entre la violence des jeunes et la pandémie?

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Au LuxembourgUn lien entre la violence des jeunes et la pandémie?

LUXEMBOURG - Le risque de violence de certains jeunes se serait accru avec les restrictions mises en place pour lutter contre le Covid. Une question de «charge mentale».

Selon l’association de professeurs Agess, certains jeunes menacent la sécurité de tous les autres élèves.

Selon l’association de professeurs Agess, certains jeunes menacent la sécurité de tous les autres élèves.

Editpress

L'impact de la pandémie sur les risques de passage à l'acte de jeunes enclins à la violence avait déjà été évoqué par le ministre de la Sécurité intérieure Henri Kox. Une réalité confirmée par la directrice du Centre psycho-social et d’accompagnement scolaire de l'Éducation nationale, Nathalie Keipes: «Il y a une augmentation de la pression et de la charge mentale sur les élèves. Nous le constatons dans les centres de consultations des lycées. Les jeunes ont des symptômes plus aigus qu'avant».

En clair, «le niveau de tolérance à la frustration est plus bas qu'en temps normal», résume la responsable. Bien évidemment, les restrictions inhérentes au Covid-19 ne peuvent servir d'excuses à des comportements violents. Mais la situation actuelle doit inciter les enseignants et responsables éducatifs à avoir «une approche observatrice».

«Des établissements ou des quartiers plus vulnérables»

Sans corroborer le constat effectué, Madame Keipes insiste sur la nécessité d'une démarche préventive afin de «prendre le sujet à la racine et d'éviter l'escalade». Ainsi, le ministère va systématiser la mise en place de campagnes dans les lycées en abordant plusieurs sujets centraux: la violence, l'addiction ou encore le cyber-harcèlement sur les réseaux sociaux, les trois pouvant être liés.

«Bien sûr, si un élève franchit les limites, il peut être exclu et des démarches sont faites auprès d'autres lycées pour qu'il puisse suivre une scolarité normale», explique la directrice, qui rappelle la mission première de l'école, qui est de «créer les conditions favorables d'apprentissage» plutôt que d'éduquer à la discipline.

Dans ce contexte, l'idée d'un centre éducatif spécialisé encadrant les élèves les plus violents avancée par certaines associations n'est pas privilégiée par le ministère. «Le Centre pour le développement socio-émotionnel existe pour traiter les cas spécifiques des élèves violents», répond le ministère. Pas question non plus de pointer du doigt les lycées techniques. «Il n'y a pas un lycée en particulier où il y aurait davantage de transgressions, même s'il existe des établissements ou des quartiers plus vulnérables, où la population est plus exposée à ces problèmes», conclut Nathalie Keipes.

(Thomas Holzer/L'essentiel)

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