Un ministre traité d'«assassin» en pleine séance à l'Assemblée

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FranceUn ministre traité d'«assassin» en pleine séance à l'Assemblée

Le député LFI Aurélien Saintoul a accusé lundi le ministre du Travail Olivier Dussopt d'être un «imposteur» et un «assassin». Il s'est excusé par la suite.

Olivier Dussopt est dans le viseur de LFI.

Olivier Dussopt est dans le viseur de LFI.

AFP

Le député LFI Aurélien Saintoul a présenté ses «excuses publiques» lundi après avoir traité Olivier Dussopt «d'assassin» et d'«imposteur» dans l'hémicycle, le ministre du Travail répondant «entendre» ces excuses mais ne «pas pardonner» cette sortie, lors de débats déjà houleux sur la réforme des retraites.

Le député Saintoul a été sanctionné d'un rappel à l'ordre avec inscription au procès verbal, soit le retrait d'un quart de son indemnité parlementaire pendant un mois. Sur Twitter, la Première ministre Elisabeth Borne a souligné que «l'Assemblée nationale doit être le lieu du débat, pas celui des injures. Ceux qui insultent ne sont pas à la hauteur des Français qui les ont élus ni du débat démocratique qu’ils attendent», a-t-elle dénoncé.

Aurélien Saintoul a reproché au ministre d'avoir «menti» sur le nombre de morts au travail, en le taxant également de «félonie». Des cris ont retenti et Olivier Dussopt a quitté l'hémicycle durant la suspension, a constaté l'AFP. La séance a repris près de trente minutes plus tard avec des applaudissements à l'égard du ministre.

«Il est inacceptable, inenvisageable que l'on continue dans cette escalade verbale. On ne peut en aucun cas traiter le ministre Olivier Dussopt d'assassin dans l'enceinte de cet hémicycle», a dénoncé la présidente des députés Renaissance Aurore Bergé, demandant des excuses.

«Nous sommes choqués par les propos qui ont été tenus»

André Chassaigne, président du groupe communiste

Plusieurs responsables d'opposition de gauche comme de droite ont également demandé des excuses au député LFI. «Je tiens à dire à quel point nous sommes choqués par les propos qui ont été tenus», a dit sous les applaudissements le président du groupe communiste André Chassaigne se disant «blessé», «humilié» par de «tels propos».

«On parle d'un sujet très sérieux, des morts au travail, des seniors. Le député insoumis devrait s'excuser de ces propos et j'espère qu'il le fera», a réclamé le chef du parti socialiste Olivier Faure sur LCP.

«L'outrance permanente»

«C'est véritablement insupportable», c'est «l'outrance permanente», a également déploré le chef de file des députés LR Olivier Marleix, alors qu'un autre LFI Thomas Portes avait été exclu vendredi pour quinze jours de séances, après un tweet polémique où il s'affichait avec son écharpe tricolore le pied sur un ballon à l'effigie d'Olivier Dussopt.

En début de séance, Olivier Dussopt avait déclaré qu'il y a «650 décès par an au travail, un chiffre relativement stable. Chaque mort est un mort de trop». Aurélien Saintoul l'a interpellé plus tard en l'accusant de mentir, en mentionnant des chiffres en augmentation, avec «150 veufs et orphelins» en plus.

(AFP)

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