Un Néerlandais jugé pour avoir engendré au moins 550 enfants

Combien d’enfants Jonathan M. a-t-il engendrés? Le chiffre exact reste flou, mais il semble tourner autour de 550. En 2007, le Néerlandais a fait don de son sperme dans onze cliniques de fertilité différentes aux Pays-Bas. Or, à l’époque, il n’était possible de le faire que dans un seul établissement et d’avoir un maximum de 25 enfants. Mais aucun contrôle n’a été effectué. Rien qu’aux Pays-Bas, Jonathan M. a engendré 102 enfants. Il a donc été placé sur liste noire, mais cette sanction n’a pas freiné son élan, raconte HBVL.

L’information n’ayant pas été transmise aux autres pays, le donneur de sperme s’est mis à proposer ses services à des femmes en mal de maternité à l’étranger. «À la fin de la vingtaine, j’ai commencé à penser que je voulais utiliser mon temps de manière utile. J’ai commencé à sentir que je voulais aider les autres à fonder une famille», expliquait-il sur le site Internet d’une banque de sperme danoise. Jonathan M. opérait systématiquement sous de fausses identités, sans passer par des cliniques, et sans jamais révéler aux futures mères qu’il était déjà le géniteur de plus de 100 enfants.

«Il voulait nous aider. Pour lui, c’était une petite chose, pour nous un grand souhait. (…) Grâce à l’Internet, c’était beaucoup plus rapide que de passer par une clinique. Il nous a dit qu’il n’avait que cinq ou six enfants», témoigne une mère. Pendant des années, les victimes du donneur de sperme en série l’ont mis en garde. En vain. «Cela prend des proportions dangereuses. Il faut l’enfermer, car tant qu’il sera là il continuera à agir de la sorte», s’insurge l’une d’elles, qui a porté plainte. En 2017, Jonathan M. a avoué ne pas avoir respecté les règles. En 2021, il déclarait avoir engendré 275 enfants, puis 550. Le nombre exact reste donc obscur.

De nombreux pays imposent un nombre maximum d’enfants par donneur afin d’éviter la consanguinité. Celle-ci peut se produire involontairement lorsque deux enfants d’un donneur commencent une relation l’un avec l’autre sans savoir qu’ils ont le même père. L’accusé, de son côté, voit la chose sous un autre angle: «Si les enfants sont comme moi, ils voient le côté romantique de la chose: beaucoup d’amour et de chaleur à partager avec tous leurs demi-frères et sœurs dans le monde entier. Ils forment une grande famille spéciale».

Inculpé, le Néerlandais doit comparaître en avril devant un tribunal. Ses victimes et la fondation Donorkind souhaitent qu’il soit interdit à vie de donner son sperme.