En Algérie – Un nouveau gouvernement censé apaiser

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En AlgérieUn nouveau gouvernement censé apaiser

Le président algérien, Abdelaziz Bouteflika, a nommé dimanche un nouveau gouvernement, censé apaiser la contestation inédite

Il aura fallu environ 20 jours au Premier ministre Nourredine Bedoui (à gauche) pour constituer ce gouvernement, un probable record en Algérie.

Il aura fallu environ 20 jours au Premier ministre Nourredine Bedoui (à gauche) pour constituer ce gouvernement, un probable record en Algérie.

AFP

Le puissant chef d'état-major de l'armée, le général Ahmed Gaïd Salah, qui a récemment suggéré que le départ du pouvoir de M. Bouteflika permettrait de sortir de la crise née de la contestation, reste vice-ministre de la Défense et en 2e position dans l'ordre protocolaire, derrière le Premier ministre Noureddine Bedoui. Le portefeuille de la Défense est détenu par M. Bouteflika lui-même, constitutionnellement chef suprême des armées.

Surprise, Ramtane Lamamra, nommé le 11 mars vice-Premier ministre au côté de M. Bedoui et chef de la diplomatie, ne figure pas dans la liste. C'est Sabri Boukadoum, 60 ans, jusqu'ici ambassadeur d'Algérie à l'ONU, qui hérite du portefeuille des Affaires étrangères. Il aura fallu environ 20 jours à M. Bedoui pour constituer ce gouvernement, un probable record en Algérie.

Des manifestations à Alger

Les médias ont longuement fait état des difficultés du Premier ministre pour former son équipe et des nombreux refus qu'il a essuyés, ni l'opposition ni la société civile ne souhaitant intégrer un gouvernement en pleine contestation populaire. L'équipe ne compte pourtant que cinq femmes, dont trois figuraient déjà dans l'ancien gouvernement, pour 23 hommes (y compris M. Bedoui).

La majorité des entrants étant des inconnus sur la scène politique algérienne, il est difficile d'apprécier le réel rajeunissement, promis par le Premier ministre à un pays dont la moitié de la population a moins de 30 ans et peine à se reconnaître dans ses dirigeants. Dimanche soir, une centaine de personnes ont commencé à manifester dans le centre d'Alger après l'annonce du gouvernement, en scandant «les marches (de protestation) ne vont pas s'arrêter». Ces manifestants ont été salués par de très nombreux coups de klaxons des automobilistes.

(L'essentiel/afp)

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