Archéologie – Un nouveau Machu Picchu mis au jour

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ArchéologieUn nouveau Machu Picchu mis au jour

Un site archéologique au nord du Pérou est en train d'émerger de l'oubli. Il est en passe de s'inscrire au patrimoine mondial de l'Unesco.

Le site se situe à 650 km au nord de Lima. Il pourrait bientôt devenir une attraction touristique majeure du pays. (photo: AFP)

Le site se situe à 650 km au nord de Lima. Il pourrait bientôt devenir une attraction touristique majeure du pays. (photo: AFP)

«J'ai vu des endroits très impressionnants dans ma vie, et celui-là en fait partie», déclare le Britannique John Hurd, consultant auprès de l'ONG Global Heritage Fund (GHF), qui défend le patrimoine des pays en développement. «Ce qui m'a frappé surtout, c'était l'incroyable transparence de l'ensemble: c'était très ouvert, comme un message public, construit pour impressionner, pour démontrer le pouvoir d'une dynastie, j'imagine».

On la décrit comme «la Machu Picchu du nord», future star touristique du Pérou: dans les Andes, une cité de 1 600 ans (un millénaire de plus que l'illustre sanctuaire inca) émerge peu à peu de la végétation et de l'oubli, mais garde ses secrets.

Un second souffle pour le plus grand site archéologique du nord du Pérou

Marcahuamachuco - en quechua, «peuple des hommes au bonnet en forme de faucon» - est l'objet d'études depuis les années 1900. Mais jamais le site n'a joui d'un grand projet susceptible d'enrayer sa dégradation. Depuis des siècles, des locaux ont extrait des pierres, travaillées, polies, pour faire des clôtures, bâtir leur logis, voire le décorer.

Longtemps dans l'ombre du célébrissime Machu Picchu (sud-est) un des sites les plus visités des Amériques, Marcahuamachuco se prépare à une deuxième vie, après avoir été «adopté» cette année par le Global Heritage Fund. Un partenariat avec le gouvernement péruvien prévoit une aide scientifique, pour étudier, conserver et habiliter Marcahuamachuco pour un tourisme viable. Objectif avoué: l'inscription au patrimoine mondial de l'Unesco, dont le Pérou possède déjà onze sites.

Trésors et mystères

Marcahuamachuco, dans la province de la Libertad (nord) symbolise les maux de bien des trésors archéologiques du Pérou. Plein de mystères encore (ses occupants, sa signification), mais déjà pillé de longue date de pièces qui aideraient à le décrypter. «On ignore à quelle culture elle appartenait, même si on sait que les édifices ont été construits vers 350-400, explique à l'AFP, Cristian Vizconde, chef de l'équipe d'archéologues. Mais ce fut le centre pré-inca le plus important des Andes péruviennes. On ne sait quand ni d'où arrivèrent les premiers occupants». Ni d'ailleurs pourquoi le site se vida, vers 1200, deux siècles avant l'apogée des Incas, qui vraisemblablement trouvèrent déjà sur place des ruines, et quelques bergers.

Ces ruines sont toujours là, occupant un plateau de 240 hectares perché à 3 700 mètres d'altitude: des groupes d'édifices parfois monumentaux, avec des murs de pierre arrondis, de 10 à 15 mètres de haut. Voire davantage, tant les remblais, la terre accumulés sur des siècles, masquent encore les proportions.

L'essentiel Online/mag/AFP

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