Consommation au LuxembourgUn plan d'action contre le «tourisme de l'achat»
LUXEMBOURG - Les foyers du pays dépensent près d’un cinquième de leur pouvoir d'achat à l’étranger. Le gouvernement et la confédération luxembourgeoise du commerce veulent y remédier.
Gouvernement et confédération luxembourgeoise du commerce préparent un plan d’action pour soutenir la consommation.
«Si je peux faire mes courses moins cher à Thionville ou Perl, pourquoi aller au supermarché du coin?». Cette question, beaucoup de gens se la posent. Les prestataires de produits de consommation courante se livrent une âpre concurrence et le Grand-Duché est souvent perdant. Mais une riposte se profile, selon Paul Zenners, du ministère de l’Économie. Depuis l’automne, ministère et confédération luxembourgeoise du commerce (clc) travaillent sur le «pacte pour le commerce», un plan d’action pour soutenir la consommation au pays. Aucun détail n’a été communiqué, le plan sera finalisé pour mars ou avril.
Selon une étude du conseil économique et social, les ménages du Luxembourg effectuent, depuis 2005, autour de 17% de leur pouvoir d’achat à l’étranger. Pour 2013, cela correspondait à 652 millions d’euros. L’État a ainsi perdu 73 millions de TVA. Les produits de consommation sont 2% plus chers dans les supermarchés luxembourgeois que dans les pays voisins, selon l’institut d’étude de marché Nielsen. Seule la Belgique est plus chère.
L’institut Quest Market Research établit lui que les résidents préfèrent les magasins allemands. Si 52% des sondés disent faire leurs courses à l’étranger pour les prix, d’autres le font pour l’offre, l’accueil et la compétence. Pour Paul Zenners, ces statistiques oublient «les étrangers qui font leurs courses au Luxembourg». Pour l’essence et le tabac, pour les voitures ou l’électroménager. De plus, ce qui fait du Luxembourg un des pays les plus chers, ce sont aussi et avant tout les prix de l’immobilier.
(Jan Morawski)