Vatican – Un sommet religieux contre la pédophilie

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VaticanUn sommet religieux contre la pédophilie

Plus de 200 experts et délégués de l'Église entament lundi une rencontre sans précédent à Rome pour chercher des remèdes contre les abus pédophiles qui ont profondément ébranlé l'Église.

Hans Zollner (à gauche), jésuite, psychothérapeute et organisateur du symposium contre la pédophilie au Vatican.

Hans Zollner (à gauche), jésuite, psychothérapeute et organisateur du symposium contre la pédophilie au Vatican.

AFP

Près de dix ans après l'éclatement du scandale aux États-Unis, suivi de révélations en chaîne, de l'Europe à l'Australie, ces assises pour une grande part à huis clos rassemblent 200 délégués jusqu'à jeudi sur le thème «Vers la guérison et le renouvellement». Elles veulent assurer à l'avenir la «protection des enfants» mais aussi des «adultes vulnérables». Le pape Benoît XVI leur adressera un message.

«Un effet de visibilité»

Alors qu'un des reproches faits à l'Église dans le passé était la protection des coupables et le manque d'écoute des jeunes blessés, les participants ont reçu la consigne de rencontrer en privé des victimes avant d'aller à Rome. «C'est une responsabilité majeure que de pouvoir regarder cette plaie béante dans l'Église, les yeux ouverts, de tout faire pour que cela ne se reproduise pas», a déclaré lundi, à Radio Vatican, le recteur de l'Université grégorienne où se tient le symposium, le Français François-Xavier Dumortier. Ce colloque ne vise pas à «un effet de visibilité», a-t-il dit en réponse à ceux qui y voient une opération de relations publiques. «Le pape a pris position de manière courageuse pour que nous allions non pas à la surface des problèmes mais au fond. Il s'agit de développer une culture d'écoute, prévention et guérison», a-t-il dit.

Une seule victime pour témoigner

Pour le jésuite et psychothérapeute Hans Zollner, organisateur du symposium, «l'essentiel pour l'Église est d'assumer la responsabilité pour le mal commis». Mais les réponses des victimes sont diverses: pour certaines, trop blessées, «le chapitre Église est clos». D'autres «désirent aider pour que cela ne se répète pas», a-t-il dit à Radio Vatican. 40 rapporteurs prendront la parole sur toutes les dimensions du problème, de l'influence de la pornographie sur l'Internet à la formation des prêtres.

L'Irlandaise Marie Collins, violée par un prêtre dans un hôpital de Dublin alors qu'elle était enfant, et seule victime invitée au symposium, doit témoigner devant ces assises, mais a admis que sa décision n'avait pas été facile. «À côté des regrets exprimés pour les méfaits des coupables, peu l'ont été pour la protection que leurs supérieurs leur ont accordée. La punition semble manquer pour ces hommes à des postes dirigeants qui ont couvert les abus délibérément ou par négligence», a-t-elle regretté.

Un centre d'e-learning

Le président de la Congrégation pour les évêques, le Canadien Marc Ouellet, présidera mardi en l'église Sainte-Ignace, une veillée pénitentielle où des responsables de l'Église «demanderont pardon» aux milliers de victimes. Concrètement, un centre d'e-learning, largement financé par des institutions catholiques allemandes, sera lancé pour permettre à tous les religieux dans le monde de se familiariser avec les meilleures pratiques, les consignes de l'Église et les savoirs psychologiques. Il aura des relais au Ghana, au Kenya, en Argentine, en Équateur, en Inde, en Indonésie, en Allemagne et en Italie.

L'essentiel Online
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(AFP)

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