Justice en Lorraine – Un verdict «choquant» après un homicide

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Justice en LorraineUn verdict «choquant» après un homicide

ÉPINAL - Un homme de 30 ans a été condamné par les assises des Vosges à trois ans de prison ferme pour le meurtre de sa compagne, tuée d'un tir de carabine à plomb en 2017.

La peine prononcée est très largement inférieure aux 16 ans de réclusion requis par l'avocat général.

La peine prononcée est très largement inférieure aux 16 ans de réclusion requis par l'avocat général.

AFP/Jean-christophe Verhaegen

L'homme a été condamné mercredi à trois ans de prison pour homicide involontaire, les jurés retenant la thèse de l'accident, a-t-on appris auprès d'un avocat des parties civiles. Ce verdict est «profondément choquant», a réagi Me Rémi Stéphan qui avait plaidé «l'acte volontaire». «Si le combat contre les violences faites aux femmes est d'actualité, il y a encore un grand chemin pour (qu'elles) soient reconnues. Ce verdict le démontre», a-t-il estimé.

L'accusé, David Neuville, soutenait la thèse de l'accident. Il était jugé depuis lundi à Épinal pour le meurtre de sa compagne, Laura Randour, 18 ans, tuée le 26 août 2017 à Rambervillers (Vosges) et encourait la réclusion criminelle à perpétuité. Mais au terme de trois jours de débats, les jurés ont écarté l'intention homicide, conclu à un tir accidentel et requalifié les faits en homicide involontaire, passible au maximum de trois ans de prison, peine à laquelle il a été condamné, a indiqué Me Stéphan.

«Le doute doit lui profiter»

Cette peine prononcée est très largement inférieure aux 16 ans de réclusion requis par l'avocat général, Yann Daniel: le magistrat avait lui aussi conclu à un accident mais estimé que les faits devaient être requalifiés en «violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner», passibles de 20 ans de réclusion. «Nous étudions l'opportunité de faire appel», a indiqué le procureur de la République d'Épinal, Rémi Heitz, qui rendra sa décision «d'ici la fin de la semaine».

Le drame s'était produit à Rambervillers, chez un ami de l'accusé. Décrit par les experts comme une «personnalité psychopathique», condamné à plusieurs reprises pour des violences, David Neuville avait emporté sa carabine à air comprimé, un modèle relativement puissant. Il avait passé l'après-midi à s'enivrer avec cet ami, au grand dam de sa compagne, arrivée sur les lieux en début de soirée.

Le tir, purement accidentel selon la défense, serait alors parti sur fond de dispute avec la jeune femme, touché au poumon par le projectile passé entre deux de ses côtes. Elle est morte quelques minutes plus tard. «Le doute doit lui profiter» car rien ne permet de dire qu'il a tiré intentionnellement, a plaidé son conseil, Me Emmanuelle Larrière, selon le quotidien Vosges Matin.

(L'essentiel/afp)

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