Attaque de BerlinUne chasse à l'homme est lancée en Allemagne
La police allemande recherche toujours le ou les auteur(s), plus de vingt-quatre heures après l'attaque au camion sur un marché de Noël de Berlin, revendiquée par Daech.

Policemen patrol over a Christmas market in Magdeburg, eastern Germany, on December 20, 2016, as security measures are taken after a deadly rampage by a lorry driver at a Berlin Christmas market.
German Chancellor Angela Merkel said that authorities believe the rampage, killing 12, was a "terrorist" attack likely committed by an asylum seeker. / AFP PHOTO / dpa / Peter Gercke / Germany OUT
Mercredi, la confusion et les craintes des Berlinois restent grandes et les mesures de sécurité ont été renforcées à Berlin. Les enquêteurs ont dû se résoudre à libérer mardi soir leur seul suspect, un demandeur d'asile pakistanais, faute d'éléments. L'auteur des faits semble donc bien en fuite plus de 24 heures après le drame et la police n'a évoqué publiquement aucune nouvelle piste. Le Pakistanais de 23 ans, arrivé en Allemagne en 2015 et connu de la police pour des faits de délinquance, avait été interpellé rapidement après l'attaque. Les autorités avaient jugé alors que, «manifestement», elles tenaient leur homme.
Mais police et parquet antiterroriste avaient dès mardi après-midi reconnu que le véritable assaillant était sans doute en fuite: «nous avons probablement un dangereux criminel dans la nature et bien sûr cela inquiète la population», avait déclaré le chef de la police berlinoise, Klaus Kandt. La remise en liberté du suspect signifie aussi «qu'une ou plusieurs personnes» responsables de l'attentat «sont en fuite (...) avec une arme», sans doute celle qui a servi à tuer le chauffeur-routier polonais retrouvé mort dans le camion qui lui avait été dérobé, a-t-il ajouté dans la soirée sur la chaine publique ARD.
«Les morts de Merkel»
Survenu lundi soir dans un lieu très touristique, cet attentat qui a fait selon le dernier bilan douze morts et a été revendiqué par Daech, a conduit les populistes de droite à renouveler leur offensive contre la chancelière Angela Merkel, l'accusant, à moins d'un an des législatives, d'avoir mis le pays en danger avec sa politique migratoire. Avant toute revendication, l'attaque avait été qualifiée de «terroriste» par Mme Merkel. De son côté, le parquet anti-terroriste avait relevé que la cible et le mode opératoire semblaient signer un acte jihadiste: les circonstances rappellent en effet l'attaque, signée de l'EI, au camion-bélier le 14 juillet à Nice en France (86 morts).
La pression politique s'est donc encore accrue sur Angela Merkel, qui concentre depuis des mois les critiques pour sa politique migratoire jugée trop généreuse. «Ce sont les morts de Merkel!» a tonné Marcus Pretzell, l'un des responsables du parti de droite populiste Alternative pour l'Allemagne (AfD), tenant d'une ligne dure sur la question migratoire.
Sur les 48 blessés, 14 étaient mardi soir entre la vie et la mort, selon le ministère de l'Intérieur.
(L'essentiel/AFP)