Artisanat au LuxembourgUne entreprise sur cinq prévoit de réduire ses effectifs en 2023
LUXEMBOURG - La Chambre des métiers dresse ce jeudi de sombres prévisions pour les entreprises de l'artisanat en 2023, notamment dans la construction.
- par
- Olivier Loyens

Le secteur de la construction est particulièrement touché.
Flambée des coûts des matières premières, inflation élevée, taux d'intérêt en hausse... Le secteur de l'artisanat «est confronté à une situation de polycrise», alerte ce jeudi Tom Oberweis, le président de la Chambre des métiers. Rappelons que l'artisanat, fort de ses 8 588 entreprises, est le premier employeur du Luxembourg (104 932 emplois, soit 21% de l'économie).
Face à cette dégradation de l'environnement économique, une entreprise sur cinq prévoit de réduire ses effectifs en 2023, souligne la Chambre des métiers, qui précise qu'il s'agit de non-remplacements de départs.
14% des entreprises seulement prévoient une hausse de leur chiffre d'affaires
Dans le détail, 21% des entreprises du secteur de la construction (dont le poids dans l'emploi de l'artisanat est de 55%), envisagent de licencier. La part est de 31% dans l'alimentation, 13% dans la mode, santé et hygiène, 18% dans la mécanique, et 22% dans la communication.
En moyenne, près des trois quarts des entreprises ont vu leur chiffre d'affaires augmenter moins vite que l'inflation en 2022, et seulement 14% d'entre elles prévoyaient une hausse de leur chiffre d'affaires en 2023, ajoute la Chambre des métiers.
«Une vague de faillites après les congés d'été»
L'instance se montre notamment inquiète pour le secteur de la construction. «En se basant sur la baisse du volume du bâti autorisé (-22% entre 2021 et 2022), la réduction du carnet de commandes (39% des entreprises du secteur ont un carnet de moins de trois mois) et la diminution tendancielle du nombre d'actes de ventes (les «ventes sur plan» ont reculé de 26% entre 2021 et 2022), une crise, impliquant une vague de faillites et des pertes d'emplois significatives, s'annonce après les congés collectifs d'été», indique Tom Wirion.
Afin d'éviter cette crise, le directeur de la Chambre des métiers plaide pour la mise en place de différentes mesures pour «redynamiser» le marché de l'immobilier, par exemple au niveau de la TVA ou des droits d'enregistrement. Il estime aussi que certaines annonces/décisions politiques envoient des «signaux négatifs» aux investisseurs, comme la baisse du taux d'amortissement accéléré et la réduction du taux de rendement maximal (projet de loi sur le bail à loyer). En revanche, la Chambre des métiers ne demande pas, comme pour le secteur des agences immobilières, un plan de maintien dans l'emploi.
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