En France – Une escort girl jugée pour la mort d'un «client»

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En FranceUne escort girl jugée pour la mort d'un «client»

Meurtre ou légitime défense? Une jeune escort girl est accusée d'avoir tué à coups de couteau un client de 52 ans, en août 2017, dont le corps a été retrouvé en Italie.

La jeune femme entretenait une relation depuis un an et demi avec l’ingénieur résidant à Lyon, «à la frontière de la vie de couple et de la prostitution».

La jeune femme entretenait une relation depuis un an et demi avec l’ingénieur résidant à Lyon, «à la frontière de la vie de couple et de la prostitution».

AFP

Meurtre de sang-froid ou légitime défense? Une jeune escort girl comparaît lundi devant les assises de l'Ain pour «meurtre et escroquerie», accusée d'avoir tué à coups de couteau Jean-Luc D, 52 ans, dans la nuit du 16 au 17 août 2017, à Saint-Genis-Pouilly (Ain). Anaëlle P., 25 ans, qui exerçait des activités de serveuse et d’escort dans la région genevoise, a reconnu avoir transporté le corps de cet ingénieur informaticien dans le coffre de sa voiture, jusqu’en Italie. Sa dépouille a été retrouvée en partie calcinée sur la commune de Fenis, dans la vallée d’Aoste, à proximité de l'autoroute A5.

La jeune femme entretenait une relation depuis un an et demi avec l’ingénieur résidant à Lyon, «à la frontière de la vie de couple et de la prostitution», selon l'expertise psychiatrique. Un soir, à son domicile du Pays de Gex, Anaëlle P. affirme que son client régulier est devenu très violent lors d’une scène sadomasochiste. Elle affirme avoir été violée et frappée, avant de s'emparer d'un couteau pour «stopper» les violences. L’autopsie indique que la victime a reçu quatre coups de couteau, au cou et dans le dos.

«Activité sexuelle addictive»

Pour l’accusation, l’utilisation de la carte bancaire du défunt, le transport du corps, et des travaux de peinture pour dissimuler des traces de sang sur les murs, sont incompatibles avec la thèse de la légitime défense. Le fait d’avoir simulé des échanges de SMS après le crime, pour faire croire que l'homme était encore en vie, ajoute au cynisme du crime, selon l’accusation. Autre élément à charge: d’autres prostituées ont indiqué que l’ingénieur ne s’était pas montré violent, contrairement à la description de l’accusée.

La jeune femme dit qu’elle a agi sous l’effet de la panique. Son avocat, Jean-Félix Luciani, entend démontrer que son acte a été déterminé par l’emprise et la violence. Le pénaliste lyonnais devrait plaider l’acquittement. Le procès devrait aussi s’attarder sur la personnalité de l’accusée, qui présente une «fragilité narcissique» selon l’expertise psychiatrique, marquée par «une activité sexuelle addictive».

Serveuse à Lausanne et à Genève, Anaëlle P. avait des activités de call-girl pour des prestations de 500 à 1 300 euros, une à deux fois par semaine selon ses déclarations. D’anciens clients et des relations de la victime devraient venir témoigner au procès. Les débats doivent s'achever mercredi.

(L'essentiel/afp)

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