Mesures du gouvernement – Une famille a lancé la révolte sur Facebook

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Mesures du gouvernementUne famille a lancé la révolte sur Facebook

LUXEMBOURG - Qui se cache derrière le groupe Facebook qui dénonce les mesures du gouvernement? Serge et Patricia, parents de trois enfants, ont accepté d'exprimer leur colère sur «L'essentiel».

Serge ne travaille pas et reste à la maison pour s'occuper de ses trois filles âgées de 8 mois, 2 ans et 3 ans.

Serge ne travaille pas et reste à la maison pour s'occuper de ses trois filles âgées de 8 mois, 2 ans et 3 ans.

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Serge et Patricia, 41 et 32 ans, ont trois enfants, bientôt quatre. Alors que Patricia travaille, Serge reste à la maison pour s’occuper de leurs trois petites filles. Autant dire que les fins de mois sont souvent difficiles. Alors quand ils ont appris qu’en 2015 ils allaient devoir se passer de 485 euros par mois, ils ont décidé de gueuler. C’est eux qui ont créé la semaine dernière le groupe Facebook «Nee Merci, géint d'Spuermosnahmen vun der Regierung», qui comptabilise déjà plus de 6 500 participants. «Suite aux annonces du gouvernement, nous avons décidé d'ouvrir les yeux aux familles luxembourgeoises avec enfants. Ne vous laissez plus faire», lance Serge.

Tous les mois, le couple doit sortir la calculette. Il faut additionner le salaire de Patricia aux 1 500 euros d’allocations (boni, allocation d’éducation et allocations familiales) qu’ils reçoivent puis soustraire 900 euros pour payer le loyer de leur appartement d’Esch-sur-Alzette. Serge ne travaille plus depuis 6 ans, il ne touche donc ni RMG ni chômage. «485 euros d’allocation d’éducation ce n’est pas un salaire mais ça aide beaucoup. Et je suis persuadé qu’il y a plein de familles qui pensent comme nous au Luxembourg», affirme-t-il, très fâché avec le gouvernement. Selon lui, ce dernier envoie «un très mauvais message». «Construire un terrain de football, construire un tram (qui nous a été enlevé dans les années 60), ne pas toucher aux gros salaires.... On se demande vraiment pourquoi épargner du mauvais côté».

«Je ne suis pas fier d’être Luxembourgeois»

Autre point de malaise avec le gouvernement: la question de l’accueil des enfants. Pour Serge, les petits n’ont pas «besoin d’aller très vite en crèche», ils doivent pouvoir rester avec les parents. Et surtout, «chaque couple doit pouvoir décider de rester ou pas avec ses enfants. Ce n’est pas à l’État de choisir». «Moi j’ai décidé de rester avec mes filles car je ne trouvais pas de travail, c’est mon choix et je ne le regrette pas du tout», confie-t-il avec émotion.

Les loyers qui ne cessent d’augmenter, les prix qui grimpent, la politique familiale du gouvernement... «Je ne suis pas fier d’être Luxembourgeois en ce moment», avoue Serge, qui compte s’installer à l’étranger. «On dit qu’on veut rester ce que nous sommes mais ça fait longtemps que nous ne sommes plus ce que l’on était. Avec Patricia on cherche une maison en France ou en Belgique. Un choix financier mais pas seulement».

Alors en attendant, ils espèrent que d'autres vont gueuler. Un autre Serge a d'ailleurs lancé une pétition sur petition24.net, associée à une page Facebook pour réclamer l’organisation de nouvelles élections.

(Fatima Rougi/L'essentiel)

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