Haut-fourneau d'Hayange – Une fermeture «temporaire et provisoire»

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Haut-fourneau d'HayangeUne fermeture «temporaire et provisoire»

L'arrêt du deuxième fourneau de l'aciérie ArcelorMittal à Hayange n'est lié qu'à des raisons conjoncturelles, a affirmé vendredi, le directeur du site, Thierry Renaudin.

Alors que la direction du site d'Hayange-Florange assure que la fermeture du second haut-fourneau est temporaire, les syndicats craignent la perte de près de 1 000 emplois.

Alors que la direction du site d'Hayange-Florange assure que la fermeture du second haut-fourneau est temporaire, les syndicats craignent la perte de près de 1 000 emplois.

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«Cette mise en veille a été rendue nécessaire par un ralentissement saisonnier de la demande et nous redémarrerons le (haut-fourneau) P6 lorsque nous aurons reçu les signaux adéquats du marché», a précisé M. Renaudin à des journalistes, à l'issue d'un comité d'entreprise (CE). ArcelorMittal avait annoncé jeudi, à Paris, la fermeture à compter du 3 octobre et pour une durée indéterminée du deuxième haut-fourneau de son site de Florange, le dernier du groupe encore en activité en Lorraine.

«Nous maintiendrons sur place les compétences clés pour assurer un redémarrage rapide» du P6, a dit le directeur du site, en précisant que quelque 500 salariés étaient concernés par l'arrêt du deuxième haut-fourneau de Florange ainsi «qu'un certain nombre d'entreprises sous-traitantes». Pour le secrétaire de la section CGT d'ArcelorMittal Florange, Yves Fabbri, «ce sont en réalité plus d'un millier d'emplois qui sont impactés par la fermture du P6». «Si ArcelorMittal ne se décide pas à remettre rapidement à niveau le site de Florange, je suis persuadé qu'il s'agit de la fin de la filière liquide en Lorraine», a-t-il déclaré à des journalistes, à l'issue du CE.

Pour François Pagano, délégué CFE-CGE au CE, «la fermeture du P6 constitue une catastrophe sociale, financière et industrielle». «Cette fermeture remet en cause le projet UCOS de captage de CO2 sur le site qui représente un investissement de 500-600 millions d'euros», a-t-il ajouté. «Nous restons engagés dans ce projet», lui a répondu M. Renaudin. «Tous les investissements à l'étude pour Florange sont instruits dans le cadre de ce projet», a-t-il souligné.

Jmh/L'essentiel Online avec AFP

Que dit la direction d'ArcelorMittal Europe?

«Contrairement aux sites luxembourgeois de Rodange et Schifflange, nous ne communiquons pas sur la production des sites mosellans du groupe, assure Arne Langner, porte-parole du n° 1 mondial de l'acier, contacté vendredi par L'essentiel Online. Ceci est dû au fait que contrairement aux sites luxembourgeois, qui sont côtés à la Bourse de Luxembourg, les sites mosellans sont totalement intégrés au groupe ArcelorMittal. Nos obligations légales sont moindres envers ces sites qu'envers ceux de Rodange et Schifflange».

Les sites luxembourgeois de Rodange et Schifflange sont sous la menace de restructuration en raison des pertes enregistrées. Au premier semestre 2011, les deux sites ont perdu 15,3 millions d'euros. 262 salariés doivent ainsi être reclassés, pour moitié vers les sites de Differdange et de Belval et pour moitié via une cellule de reclassement.

La mobilisation se poursuit

Quelque 500 sidérurgistes, d'après les syndicats, entre 200 et 300, selon la police, ont manifesté vendredi à Florange (Moselle) contre la fermeture du deuxième haut-fourneau de l'aciérie ArcelorMittal de cette ville. À l'appel d'une intersyndicale CGT-CFDT-FO-CGC/CFE, les ouvriers se sont rassemblés dans le calme sur un passage à niveau menant à l'usine où ils ont été rejoints par des élus, nationaux et locaux, des partis socialiste et communiste. Lors des prises de parole, les représentants syndicaux ont notamment exigé du gouvernement la constitution d'une commission d'enquête parlementaire sur la situation de la sidérurgie en France et en Europe.

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