Emploi au LuxembourgUne pépinière pour semer les graines d'un avenir meilleur
DUDELANGE – Depuis un peu plus deux ans, la pépinière éco-solidaire redonne travail et espoir à des personnes qui n'en avaient guère.
- par
- Nicolas Martin
Dans les allées, plantées de fleurs et de légumes, devant la grande serre, Alex et ses collègues arrosent avec soin. Le soleil baigne cet écrin de verdure au cœur de Dudelange. «Cela fait un moment que je n'ai pas travaillé et cela fait du bien», confie le jeune homme.
Éloigné de l'emploi, il a été choisi par l'Adem pour rejoindre la petite équipe de la pépinière éco-solidaire. Un projet conjoint de l'Intiative sociale de la Ville de Dudelange et du ministère du Travail, pour semer de l'espoir chez ceux qui peinent. Forestier de formation, Alex voulait «travailler dehors et retrouver un rythme». Il espère que cette expérience professionnelle et les stages et formations qui l'accompagnent, lui serviront de tremplin pour revenir sur le «premier marché de l'emploi».
«Dans un champ, on plante des potirons pour les écoles. On a le jardin commun pour les gens qui travaillent sur le site. Dans la serre il y a une chambre chaude pour les semis et une froide pour les habituer à l'extérieur», raconte Christiane Kauffmann, la cheffe d'équipe de la pépinière.
«La pépinière doit leur servir de tremplin»
«Nos fleurs servent à être plantées ici à Dudelange sur les différents ilots de la commune. Nos légumes sont bio et on travaille avec des pots organiques. Depuis quelques années on alimente le projet Dudel’mange. Les gens de la ville peuvent s'y servir en légumes. S'ils prennent une salade, on la remplace. On donne aussi des graines ou des plantes dans les écoles et les maisons relais pour montrer aux petits que cela ne pousse pas dans les rayons du supermarché».
«Depuis 2004, Dudelange a une Intiative sociale, cofinancée le ministère du travail. On a 21 équivalent temps plein placés dans différentes structures dont la pépinière où on a trois équivalent temps-plein», explique Stefania Mangini. «Ce sont des gens qui ont du mal à trouver un emploi, parfois à cause de l'âge, des qualifications... et la pépinière doit leur servir de tremplin». Tous les jours ils reçoivent une formation et ils bénéficient d'un suivi sociale».
Le but est qu'il réapprennent à se lever le matin, à être ponctuels. Voir physiquement jusqu'ou ils arrivent à travailler. Certains y arrivent très bien d'autres moins. Des stages en entreprise sont aussi possibles. Ici ce sont des CDD de deux ans maximum. Certains restent quelques jours d'autres davantage», poursuit la chef de service emploi à l'initiative sociale. Ensuite rien ne les oblige à s'orienter vers l'horticulture. «S'ils veulent aller en vente, on va les y aider». Et si avoir décroché ensuite un emploi stable a été pour certains synonyme de réussite, ce n'est pas le seul critère. Pour d'autres s'être remis sur les rails, avoir retrouvé une stabilité financière, avoir combattu des problèmes personnels ou d'addiction aura déjà été une victoire.