Virginie Efira: «Une scène de sexe filmée par un homme? Pas un problème»

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Virginie Efira«Une scène de sexe filmée par un homme? Pas un problème»

Interviewée par L'essentiel en marge du Festival de Cannes, Virginie Efira se confie sur l'une des périodes les plus intenses de sa carrière, sa perception de son métier d'actrice, mais aussi les sujets brûlants liés au cinéma et aux rapports hommes-femmes.

Thomas Holzer
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Thomas Holzer
Belgian-French actress Virginie Efira poses during a photocall for the film "L'Amour et les Forets" (Just the Two of Us) at the 76th edition of the Cannes Film Festival in Cannes, southern France, on May 24, 2023. (Photo by Patricia DE MELO MOREIRA / AFP)

Virginie Efira est à l'affiche du film «L'Amour et les Forêts», en salle ce mercredi.

AFP

Un César, deux films à Cannes et un bébé en route. Elle a beau nous expliquer «qu'on peut vivre des moments très intenses en dehors des représentations», Virginie Efira connaît actuellement l'une des périodes les plus fastes de sa vie d'actrice. Passer des plateaux télé aux distinctions les plus honorifiques du cinéma n'avait rien d'une formalité, mais la Belge de 46 ans vit ce nouveau statut avec humilité.

«Ce que ça change d'avoir un César? Moins de gens qui me demandent si ça me rend triste de ne pas l'avoir, et mon étagère du salon», répond-elle avec une pirouette habile. Rencontrée en marge du Festival de Cannes, l'actrice s'est prêtée au jeu des questions réponses pour L'essentiel, dans le cadre de la promotion de «Rien à Perdre», qui sortira dans les salles obscures en novembre. Sans avoir le sentiment d'être une héroïne en matière d'implication professionnelle.

L'essentiel

«La majorité des femmes travaillent plus que moi»

Virginie Efira, comédienne

«C'est fou ce métier où tout le monde croit que tu travailles comme une malade, alors qu'en fait pas tant que ça. La majorité des femmes travaillent plus que moi», estime-t-elle. Son secret pour ne pas se sentir débordée? Avoir connu «la vie d'avant», et une perception du métier d'actrice assez éloignée des discours convenus.

«Quand on tourne un film, la vie continue, elle s'infiltre. Ma fille est avec moi sur le plateau. J'ai du mal à séparer vie professionnelle et vie privée». Pour le meilleur donc. Ne lui parlez pas trop de pause après la grossesse, la Bruxelloise assure qu'elle reprendra aussi vite que possible. Trop passionnée par son métier.

«Paul Verhoeven est un immense féministe»

Mais pas de l'autre côté de la caméra, elle n'en a pas envie. D'autres femmes le font avec grand talent. Et de plus en plus. «En France, il y a un espace large pour les réalisatrices, tant que le budget n'est pas trop élevé. Quand il y a beaucoup d'argent en jeu, cela demeure une affaire d'hommes», regrette-t-elle, tout en s'écartant des postures féministes. Illustration avec son regard très nuancé sur la manière de filmer le corps de la femme, au travers de son expérience avec Paul Verhoeven, réalisateur de «Basic Instinct», dans «Benedetta» (2021).

«Je sais que les Américains ne sont pas d'accord avec ça, mais pour moi c'est un immense féministe. La scène des jambes avec Sharon Stone, on la regardait de son point de vue à elle (…) C'était génial de faire des scènes d'amour dans ses films. Je ne me suis pas du tout sentie gênée parce que c'est un homme», confie-t-elle, tout en concédant que les femmes «apportent de nouveaux récits» et «une autre manière» de présenter la sexualité. «Homme ou femme, l'important est que le cinéaste sache quoi faire avec sa scène d'amour. Sinon je ne la fais pas».

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