Bande dessinée – Une utopie européenne ou la capitale des ténèbres?

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Bande dessinéeUne utopie européenne ou la capitale des ténèbres?

Un monde qui n'aurait pas vécu la Première Guerre mondiale, c'est le point de départ de «Metropolis», une uchronie en 4 tomes.

Printemps 1935. L'Europe est en paix depuis trois quarts de siècle. Metropolis en est la capitale politique. Elle est née dans l'Interland franco-allemand suite à la réconciliation des deux pays en 1912.

Metropolis est la capitale de tous les excès, de tous les délires urbanistiques. Un carrefour de tous les mouvements politiques et artistiques, mais aussi un centre névralgique de l'espionnage et des coups tordus. Pour le jeune inspecteur Gabriel Faune, l'avenir est incertain. Car dans les profondeurs de la ville rôde un tueur introuvable, un démon peut-être porteur d'une autre histoire.

Après «La Brigade chimérique» et «Masqué», Serge Lehman entreprend avec «Metropolis» le récit d'une uchronie en quatre tomes. «Entre 1870 et 1914, il y a eu un moment où l'Europe était dans une position analogue à celle des États-Unis d'aujourd'hui. On a tellement intériorisé les tragédies du XXe siècle qu'on a oublié le sentiment de puissance. "Metropolis" est l'exploration d'un univers parallèle où le tragique n'est pas encore arrivé», dit Serge Lehman, scénariste de la série.

Il a trouvé en Stéphane de Caneva le dessinateur idéal pour cet univers avec des gratte-ciel Art déco «hausmanniens». Un véritable surgissement architectural avec des allures de petit Manhattan. «Avec Stéphane, nous inventons la ville au fur et à mesure de nos besoins, en nous demandant ce que serait devenue telle tendance architecturale, artistique et politique si la Grande Guerre ne s'était pas produite».

Bâtie autour de Gabriel Faune, le commissaire Lohmann et le Docteur F., trois personnages qui dominent l'action, «Metropolis» met surtout en vedette le premier d'entre eux. «Faune est la mascotte de la ville, son citoyen numéro un, le premier enfant né à Metropolis le jour de la Réconciliation». Faune est aussi et surtout l'un des inspecteurs les plus brillants du Contrôle, la police spéciale de l'Interland.

«Faune ne sépare pas parfaitement Metropolis de son propre corps. Il pense que ses émotions sont celles de la ville elle-même. C'est une forme de psychose. Mais pour un flic, cela peut aussi être un avantage». Surtout quand un tueur démoniaque rôde.

«Metropolis T. 1 - Lehman et De Caneva». Delcourt.

(Denis Berche)

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