Triple infanticide aux États-UnisUne «voix d’homme» l’aurait fait basculer dans l’horreur
Désormais paralysée après sa tentative de suicide, la trentenaire qui a étranglé ses trois enfants le 24 janvier a participé par visioconférence à sa mise en accusation, mardi.

Lindsay Clancy ne s’est pas exprimée pendant l’audience.
C’est depuis son lit d’hôpital que Lindsay Clancy a participé mardi à sa mise en accusation devant la Cour du district de Plymouth (Massachusetts). Accusée d’avoir tué ses trois enfants le 24 janvier à Duxbury, l’infirmière de 32 ans portait un masque de protection et une minerve quand elle est apparue face à un juge par visioconférence. La trentenaire ne s’est pas exprimée et a semblé fermer ses yeux quelques instants lorsque le procureur a affirmé qu’elle était «lucide» avant son passage à l’acte. Pendant cette audience préliminaire, les versions des deux camps se sont opposées, selon le «New York Post».
«Elle a tué les enfants!»
L’accusation affirme que Lindsay a profité de l’absence de son mari, parti quelques minutes pour aller chercher à manger, pour tuer ses trois enfants. Jennifer Sprague, procureure adjointe du district de Plymouth, a livré des détails glaçants sur la scène de crime. Elle a notamment raconté comment Patrick Clancy a retrouvé ses enfants au rez-de-chaussée de la maison, des cordes encore enroulées autour de «leur petit cou». «Elle a tué les enfants!» a-t-il hurlé aux premiers secours arrivés sur place.
En se basant sur le journal intime de Lindsay, l’accusation affirme qu’on ne lui a jamais diagnostiqué de dépression post-partum, bien qu’elle ait écrit dans son téléphone le jour avant les meurtres qu’elle subissait «une touche d’angoisse post-partum». La procureure adjointe estime que l’état de santé de la trentenaire s’était nettement amélioré après un court séjour hospitalier plus tôt dans le mois. «Elle a étranglé ses enfants à l’endroit où ils auraient dû se sentir le plus en sécurité: à la maison, avec leur maman», a conclu Jennifer Sprague.
Lâchée par le système de santé
L’avocat de la défense explique pour sa part que lors d’un entretien avec un psychologue, Lindsay a raconté avoir entendu une «voix masculine» lui ordonnant de tuer ses enfants puis de se suicider. Me Kevin Reddington estime que sa cliente est une victime du système de santé américain, qui «laisse tomber les femmes souffrant de dépression post-partum et même de psychose post-partum». Selon l’avocat, la trentenaire s’était vu prescrire des médicaments contre la dépression et la schizophrénie, qui peuvent donner des idées noires.
«Lindsay était une belle personne qui a été détruite par ces médicaments», a déclaré Me Reddington, tout en montrant un vase rempli de petits mots remplis d’espoir que la mère de famille gardait près de son lit. Selon l’avocat, Lindsay est désormais paralysée à partir de la taille après avoir sauté du deuxième étage de sa maison. «Elle ne peut plus marcher», a-t-il expliqué, ajoutant que l’état mental de sa cliente n’était «pas bon du tout». À la fin de l’audience, le juge a décidé du maintien de l’Américaine à l’hôpital, jusqu’à son transfert vers un centre de rééducation.