Procès Bommeleeër – Vogel veut bouleverser le procès à venir

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Procès BommeleeërVogel veut bouleverser le procès à venir

LUXEMBOURG - L'avocat de l'un des accusés du procès Bommeleeër a demandé jeudi un report des audiences en raison d'un reportage évoquant un lien entre l'affaire et le réseau «Stay behind».

Me Gaston Vogel, avocat de Marc Scheer, tente de faire reporter le début du procès Bommeleeër en se basant sur un reportage diffusé mercredi.

Me Gaston Vogel, avocat de Marc Scheer, tente de faire reporter le début du procès Bommeleeër en se basant sur un reportage diffusé mercredi.

Editpress

Reporter le début du procès Bommeleeër. Voici la demande effectuée jeudi par Me Gaston Vogel, avocat de Marc Scheer, dans une lettre ouverte envoyée au procureur adjoint Georges Oswald. Une demande qui intervient à quatre jours du début programmé des audiences et qui se base sur les déclarations anonymes diffusées mercredi dans un reportage de nos confrères de RTL Radio Lëtzebuerg. Citant un homme affirmant être un ancien sergent de l'armée luxembourgeoise, le reportage affirme que le personnel militaire des années 1980 était formé au maniement des explosifs à des fins de sabotage.

Une information déjà connue et qui, dans le cadre d'entraînements militaires, n'est pas un fait exceptionnel. Pour rappel, l'unité «Stay behind» de l'armée luxembourgeoise (voir encadré) avait été spécialement créée pour de telles actions dans le cadre d'opérations de l'OTAN au cours de la guerre froide. Le lien direct entre les révélations de RTL et les attentats à la bombe perpétrés au Grand-Duché au milieu des années 1980 n'a jamais été prouvé.

Commission parlementaire et enquête judiciaire sans résultat

À noter que ce type de rapprochement a déjà été réalisé dans le passé, sans toutefois en avoir apporté la preuve. Quelques années à peine après les faits, l'hypothèse du lien direct entre les attentats et une organisation secrète de l'OTAN avait été émise. La révélation de l'existence de tels réseaux ayant été réalisée qu'à la fin des années 1990. Liens entre services secrets, organisations d'extrême droite et attentats avaient ainsi été prouvés en Italie, dans le cadre de «l'affaire Gladio», nom donné à la cellule «Stay behind» italienne.

En 2008, les députés libéraux Xavier Bettel et Colette Flesch avaient demandé à la Commission d'enquête parlementaire de dresser les liens éventuels entre l'affaire Bommeleeër et les réseaux secrets. Sans succès. Une absence de résultats également rencontrée par l'enquête du ministère public. Le procureur d'État, Robert Biwer, a en effet toujours affirmé que «malgré des recherches poussées, aucune preuve de tels liens n'ont pu être trouvés». L'hypothèse sur laquelle repose la demande de Me Vogel pour demander le report de l'audience se relève donc infondé. Le porte-parole de l'institution judiciaire, Henri Eippers, a ainsi confirmé, ce jeudi, que le procès débuterait bien selon le calendrier prévu.

Michel Thiel/L'essentiel Online

L'unité «Stay behind» au Luxembourg

La cellule, connue sous le nom de «Stay behind» à partir de 1959, a été créée avec l'accord du Premier ministre, Pierre Wermer, dans les années 1950, avant d'être intégrée au SREL. Des réseaux similaires existent dans l'ensemble des pays de l'OTAN. La tâche des agents, dont le nombre n'a jamais excédé 12, était d'aider les commandos alliés en cas d'invasion des forces soviétiques en recueillant des informations et en exfiltrant des personnes de la zone occupée. Il a toujours été nié officiels que des actes de sabotage directs ou des opérations de combat faisaient partie des tâches de cette cellule.

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