Masters de tennisWawrinka aura «besoin d'alcool pour oublier»
C'est avec les yeux rougis et une voix tremblotante que le Suisse est venu s'exprimer devant la presse, après sa défaite face à son compatriote Roger Federer en demi-finale du Masters.

Federer et Wawrinka ont livré une âpre bataille samedi.
«Je ne sais pas si je bénéficierai d'une autre opportunité de jouer une finale de Masters. Mais j'ai l'avantage de devoir me focaliser très vite sur autre chose», lâchait Stanislas Wawrinka après son duel face à Roger Federer, en référence à la finale de la Coupe Davis à venir face à la France. Battu (4-6 7-5 7-6 (8/6)) par le Bâlois après avoir manqué quatre balles de match dans une superbe demi-finale, le Vaudois en avait forcément gros sur le cœur. «J'aurai besoin d'alcool pour oublier», ironisait-il, avant d'en rajouter une couche quelque deux heures plus tard sur son compte Twitter. «J'ai besoin de plus qu'un verre», écrivit-il alors en réponse à Chris Evert.
Stan Wawrinka était partagé entre deux sentiments très forts. «Je peux être fier d'avoir joué une deuxième demi-finale de suite dans un Masters et d'avoir livré un grand match face à Roger. Je suis parvenu à évoluer au même niveau que lui en indoor, dans des conditions qui lui sont favorables. Mais je pourrais être détruit après une telle défaite». Lorsqu'on lui demanda s'il y avait des raisons de s'inquiéter au sujet de l'état de sa cuisse droite, le vainqueur du dernier Open d'Australie rétorqua qu'il faudrait plutôt s'inquiéter de la manière avec laquelle il allait encaisser cette défaite. «Ce n'était qu'un semi début de crampe. Je n'ai pas l'impression d'avoir de véritables bobos. Mais mentalement, c'est un autre problème».
«On ne se parlera plus jamais avec Roger»
L'évolution de son discours au fil de son intervention tendrait à prouver que le processus de «deuil» était déjà en cours. «Malgré la déception, il n'y a que du positif dans ce qui m'est arrivé. J'ai vécu une année exceptionnelle. Je suis si bien classé, et ai obtenu de tels résultats. J'ai prouvé encore une fois que ce que j'ai réalisé en 2014 n'était pas dû au hasard», positivait-il. «Je suis effondré après avoir perdu une deuxième demi-finale de Masters. Mais j'aurais signé tout de suite si l'on m'avait dit il y a trois ans que j'en jouerais une», lâchait-il, avant d'expliquer comment il avait retrouvé le chemin du succès après ses résultats décevants des semaines précédentes. «J'ai beaucoup travaillé à mon retour de Shanghaï (NDLR: début octobre). Je n'ai jamais pleuré sur mon sort et suis toujours resté positif».
Après avoir évoqué la possibilité de noyer son chagrin dans l'alcool, Stan Wawrinka maniait même une deuxième fois l'humour. «On ne se parlera plus jamais avec Roger. Comme ça, nos amis français seront contents», lâcha-t-il. «On s'est déjà revu à la gym, et on a parlé d'autre chose», poursuivit-il plus sérieusement. «On a un objectif commun à remplir la semaine prochaine», rappelait Stan Wawrinka, qui semblait alors déjà être passé à l'«autre chose» qu'il avait évoquée auparavant. «C'est une chance énorme de pouvoir disputer une finale de Coupe Davis», glissait le Suisse, qui a en tout cas démontré samedi qu'il avait largement les moyens tennistiques de saisir cette chance aux côtés de Roger Federer dès vendredi prochain à Lille.
(L'essentiel/ats)